Source: Marty-Kanatakhatsus Meunier - Université de Sherbrooke

Mettre au point un concept de bioraffinerie utilisant la biomasse résiduelle forestière ou agricole dans le but de produire des carburants verts, des additifs verts mais aussi des produits chimiques verts de haute valeur ajoutée. C'est le projet que mène le professeur Jean-Michel Lavoie du Département de génie chimique et de génie biotechnologique.

Dans le cadre du 4e appel de proposition du Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels au Québec (CRIBIQ), le chercheur a obtenu 225 000 $ sur 18 mois pour faire de la recherche sur la conversion de la biomasse lignocellulosique (bois, herbe, paille et autres déchets agricoles, etc.) en biodeisel et en biocarburant pour l'aviation. 

Spécialiste de la production de biocarburants, le professeur de la Faculté de génie affirme que "pour être économiquement viable, elle requiert une utilisation complète de la biomasse afin de produire une plus grande quantité de produits secondaires, en plus de l'éthanol". À cet égard, le projet de recherche est divisé en trois parties distinctes, soit la production de p-fuels, la production des l-fuels et la récupération des composés carbonés résiduels des deux étapes précédentes. Les p-fuels (ou pentosan-derived fuels) sont des molécules produites à partir des glucides à cinq carbones retrouvés dans les hémicelluloses, l'une des composantes du bois. De leur côté, les l-fuels sont des carburants produits à partir de la lignine, une autre très grande molécule composant le bois.

Afin d'optimiser l'utilisation du carbone et pour réduire l'empreinte écologique de tels procédés, les différents rejets carbonés produits lors de cette recherche seront réinvestis pour produire les réactifs qui seront employés pour les différentes étapes de conversion, notamment l'hydrogène. "Ainsi, à partir de la même biomasse lignocellulosique résiduelle, il sera non seulement possible de produire de l'éthanol par le biais des procédés actuellement développés par la Chaire de recherche industrielle en éthanol cellulosique de l'Université de Sherbrooke, mais aussi de produire une multitude de carburants verts et de produits chimiques à haute valeur ajoutée", précise le chercheur sherbrookois.

Par ailleurs, l'équipe universitaire bénéficie de l'appui du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, des entreprises Ethanol Greenfield, CRB Innovations et Enerkem. Un tel partenariat permettra le développement des ressources de biomasse au Québec, tout en permettant l'utilisation de résidus provenant de ces différentes industries.