Du biocarburant pour l'aviation à partir de résidus végétaux
Par Benje le mardi, octobre 4 2011, 22:32 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Marty-Kanatakhatsus Meunier - Université de Sherbrooke
Mettre au point un concept de bioraffinerie utilisant la biomasse
résiduelle forestière ou agricole dans le but de produire des
carburants verts, des additifs verts mais aussi des produits chimiques
verts de haute valeur ajoutée. C'est le projet que mène le professeur Jean-Michel Lavoie du Département de génie chimique et de génie biotechnologique.
Dans le cadre du 4e appel de proposition du Consortium de recherche et
innovations en bioprocédés industriels au Québec (CRIBIQ), le chercheur a obtenu 225 000 $ sur 18 mois
pour faire de la recherche sur la conversion de la biomasse
lignocellulosique (bois, herbe, paille et autres déchets agricoles,
etc.) en biodeisel et en biocarburant pour l'aviation.
Spécialiste de la production de biocarburants, le professeur de la
Faculté de génie affirme que "pour être économiquement viable, elle
requiert une utilisation complète de la biomasse afin de produire une
plus grande quantité de produits secondaires, en plus de l'éthanol". À
cet égard, le projet de recherche est divisé en trois parties
distinctes, soit la production de p-fuels, la production des l-fuels et
la récupération des composés carbonés résiduels des deux étapes
précédentes. Les p-fuels (ou pentosan-derived fuels) sont des molécules
produites à partir des glucides à cinq carbones retrouvés dans les
hémicelluloses, l'une des composantes du bois. De leur côté, les l-fuels
sont des carburants produits à partir de la lignine, une autre très
grande molécule composant le bois.
Afin d'optimiser l'utilisation du carbone et pour réduire l'empreinte
écologique de tels procédés, les différents rejets carbonés produits
lors de cette recherche seront réinvestis pour produire les réactifs qui
seront employés pour les différentes étapes de conversion, notamment
l'hydrogène. "Ainsi, à partir de la même biomasse lignocellulosique
résiduelle, il sera non seulement possible de produire de l'éthanol par
le biais des procédés actuellement développés par la Chaire de recherche
industrielle en éthanol cellulosique de l'Université de Sherbrooke,
mais aussi de produire une multitude de carburants verts et de produits
chimiques à haute valeur ajoutée", précise le chercheur sherbrookois.
Par ailleurs, l'équipe universitaire bénéficie de l'appui du ministère
des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, des entreprises
Ethanol Greenfield, CRB Innovations et Enerkem. Un tel partenariat
permettra le développement des ressources de biomasse au Québec, tout en
permettant l'utilisation de résidus provenant de ces différentes
industries.