Source : Congrès de l’European Respiratory Society, Amsterdam, 24-28 septembre 2011 – OMS, Aide-Mémoire sur la BPCO, consulté le 26 septembre 2011 – Ministère de la Santé, Plan BPCO 2010-2015

La broncho-pneumopathie obstructive chronique (BPCO) est vraiment le sujet dont on parle au Congrès de la Société européennes des Maladies respiratoires (ERS), qui se tient actuellement à Amsterdam (Pays-Bas). Ce n’est d’ailleurs pas une surprise, car son incidence croissante tend à devenir vertigineuse. Alors que les études se succèdent pour dénoncer une dégradation de la qualité de vie des patients, un état des lieux s’impose...

Des accès de toux, une tendance à l’essoufflement, un besoin fréquent de cracher pour éliminer – particulièrement le matin – des bronchites à répétition… Ce sont des signes qui ne trompent pas. La BPCO est une maladie chronique, inflammatoire, qui progresse très lentement mais… inexorablement. Elle affecte les bronches, et entraîne des lésions, anatomiques aussi bien que fonctionnelles, au niveau des poumons. Dans plus de 80% des cas, le tabac est en cause.

210 millions de malades dans le monde

En France, environ 3,5 millions de patients souffrent de BPCO. Et 16 000 en meurent chaque année ! A l’échelle mondiale, les chiffres sont plus discutés. Sur son site Internet, l’OMS fait état de 66 millions de malades. Mais les données évoquées à l’occasion de cet ERS font état de malades en nombres trois à quatre fois plus élevés. C’est ainsi que le Dr Monica Fletcher de l’Université de Warwick au Royaume-Uni, évoque « 210 millions de malades ».

Avec son équipe, elle a réalisé une étude dans six pays (Allemagne, Brésil, Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni et Turquie) pour mesurer l’impact de cette affection sur le quotidien des malades. Au total, 2 500 patients de 45 à 65 ans y ont participé. Son travail confirme « les conséquences psychosociales et financières dévastatrices de cette maladie ». Laissons la parole aux chiffres :
- Plus de huit patients sur dix rapportent qu’ils « ont été incapables de maintenir leur vie telle qu’elle était avant la maladie, et un sur quatre a expliqué ne plus être en mesure de s’occuper d’enfants » ;
- Environ la moitié assure ne plus pouvoir « conduire des projets à moyen/long terme » ;
- 40% des patients ont vu leur revenu diminuer, « à cause de l’impact de cette affection sur leur carrière professionnelle ».

BPCO et risque… cardiovasculaire

De son côté le Dr Anne Lindberg, du département de Santé publique de l’Université d’Umeå en Suède, s’est penchée sur les comorbidités associées à la BPCO. Autrement dit, les maladies qui l’accompagnent… et alourdissent le fardeau qui pèse sur le patient. Un millier de volontaires ont participé à son étude.

Comme elle nous l’a expliqué, « nous avons montré que les malades atteints de BPCO présentent un risque particulièrement élevé de maladie cardiovasculaire. C’est pourquoi les médecins doivent être vigilants en la matière ». A condition toutefois que la BPCO soit effectivement diagnostiquée… « C’est le principal problème avec cette maladie. Très insidieuse, elle est terriblement sous-diagnostiquée dans tous les pays, alors que son incidence n’a jamais été aussi élevée ». Et que ses comorbidités commencent à se dévoiler…

Aller plus loin :
- site de la Fédération française des Amicales de malades insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAIR) http://www.ffaair.org/
- Plan d’action BPCO 2010-2015 (Ministère de la Santé)