Une scientifique britannique d’origine africaine, après cinq ans de travail de terrain, vient d’être récompensée pour avoir mis au point une façon simple, efficace et pacifique de dissuader les éléphants sauvages de s’approcher des habitations et des paysans africains : installer des ruches, les abeilles effrayant considérablement les pachydermes.

L’équipe dirigée par le Dr Lucy King a montré qu’en entendant bourdonner des abeilles, plus de 90% des éléphants déguerpissent, produisant un grondement spécial pour avertir leurs congénères.

Ces scientifiques ont alors eu l’idée de construire, autour des lieux d’habitation et des champs cultivés, des barrières où sont intégrées des ruches : secouées par les éléphants, ces clôtures font bouger les ruches, déclenchant l’envol des insectes, et la fuite des pachydermes, comme l’a démontré un projet pilote de deux ans impliquant 34 fermes, qui, accessoirement, peuvent exploiter le miel.

Supervisés par l’Université d’Oxford, les travaux de Lucy King ont été récompensés par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). "Sa recherche souligne comment le travail avec - plutôt que contre - la nature, peut fournir à l'humanité beaucoup de solutions pour les défis auxquels les pays et les communautés font face. [C’est](…) une solution intelligente à un défi séculaire, (…) une confirmation supplémentaire de l'importance des abeilles pour les gens, et une façon vraiment intelligente de conserver le plus grand animal terrestre du monde pour les générations actuelles et futures", a déclaré Achim Steiner , directeur exécutif du PNUE.