Publiant ses travaux dans Nature Communications, une équipe américaine a étudié l’ostéoderme – la peau consolidée de plaques osseuses – des Rapetosaurus, des dinosaures de Madagascar : une structure encore présente chez certains animaux actuels, mais à la fonction mal connue chez les dinosaures.

L’ostéoderme, ensemble de plaques osseuses ou écailleuses intégrées dans la peau, est une structure commune chez les dinosaures comme le Stegosaurus, l‘Ankylosaurus ou les représentants du groupe des Titanosauria. Mais quelle était sa fonction ? Était-ce une protection, comme c’est le cas chez les tatous et les crocodiles ? Une parure, utile aux rapports entre individus ? Un régulateur de la température corporelle ?

Kristina Curry Rogers, professeur de biologie et de géologie au Macalester Collège (St Paul, Minnesota) a étudié les os gigantesques qui poussent dans la peau du Rapetosaurus, un dinosaure sauropode dont des fossiles ont été trouvés à Madagascar. Lui conférant une peau par endroit sept fois plus épaisse que celle d’un éléphant, ces plaques osseuses, creuses, étaient cependant raisonnablement ‘légères’ à porter. "C'est le plus grand ostéoderme jamais trouvé chez un vertébré. Le fait qu’il soit creux démystifie toutes sortes d'idées sur la façon dont ces os ‘fonctionnaient’ chez ces dinosaures à long cou", a déclaré Kristina Curry Rogers.

Au lieu d’être fait de centaines de plaques comme chez les animaux actuels, l’ostéoderme du Rapetosaurus n’en comptait que quelques-unes : peu probable, donc, qu’il s’agisse d’une cuirasse ou d’un régulateur thermique. "(…) Dans le contexte paléo-environnemental sujet à la sécheresse où ces animaux vivaient, (.. .) l’ostéoderme était peut-être important pour le stockage de minéraux, ce qui leur a permis de survivre dans les moments difficiles", a expliqué Curry Rogers, dont les recherches se poursuivent pour mieux cerner le mystère…