Le maïs Bt -variété de maïs qui a été modifiée génétiquement par l'ajout du gène lui conférant une résistance aux principaux insectes nuisibles du maïs- est peut-être en train de perdre son efficacité. En effet, les insectes nuisibles deviendraient de plus en plus résistants à cette toxine, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les cultures, explique MSNBC, la chaîne économique.

Sur le papier, le maïs Bt semblait être la réponse au rêve des agriculteurs: il leur permettait d’avoir des récoltes abondantes tout en utilisant moins de produits chimiques car cette variété de maïs créait sa propre toxine qui repoussait les insectes (pyrales). Ce type de maïs introduit en 2003 a été un succès et représente maintenant 65% des cultures de maïs aux Etats-Unis. Il y est présent dans de nombreux aliments de la vie courante comme les céréales, les édulcorants ou l’huile de cuisson.

Les scientifiques pensent que le problème vient en partie du fait que les agriculteurs ont planté du maïs Bt sur les mêmes terres tous les ans. Certains agriculteurs ont en effet cessé de pratiquer la rotation des cultures -qui avaient pour effet de freiner la propagation des parasites- notamment pour profiter des prix élevés auxquels se vendait le maïs.

Si les scientifiques avaient pu prévoir que les insectes deviendraient résistants à la toxine produite par le gène implanté dans le maïs, ils ne s’attendaient pas à que cela intervienne aussi rapidement.

Pour contrer ce problème, l’Agence de Protection de l’Environnement américaine a enjoint les agriculteurs concernés à utiliser des insecticides et d'autres méthodes pour combattre la potentielle résistance des insectes.

D’autres scientifiques sont plus pessimistes et affirment qu’il est trop tard pour lutter contre cette résistance des insectes ravageurs (comme la chrysomèle des racines du maïs) en raison de la manière dont les agriculteurs ont planté les cultures (l’abandon de la fameuse rotation des cultures).

Pour Aaron Gassmann, chercheur à l’université d’Iowa State, une des causes de la prolifération de cet insecte nuisible est également l’insuffisance de refuges, qui constituent des zones de cultures non modifiées génétiquement et qui doivent normalement concentrer ces insectes et les empêcher de muter.

De son côté, Greenpeace souligne que la résistance des insectes aux plantes OGM va forcer les agriculteurs à utiliser des pesticides encore plus toxiques et en plus grande quantité.