Les placebos sont connus ressembler à des médicaments sans avoir un effet physiologique sur le patient.

L'effet placebo joue surtout sur un plan psychologique; les médicaments placebo sont ainsi utilisés dans des essais cliniques de médicaments pour qu'à partir de la différenciation de deux groupes –l'un consommant le véritable médicament testé, l'autre son placebo– les chercheurs puissent prouver que le médicament a une efficacité qui lui est propre et supérieure à l'effet placebo qui lui est associé, au-delà d'un simple impact sur le mental des patients. Est-ce pour autant éthique de les prescrire à des patients, s'interroge The Atlantic.

En 2008, une étude du British Medical Journal estimait que 45% des internes dans les hôpitaux de Chicago avaient eu recours à des placebos pour leurs patients; seulement 4% l'avaient révélé au malade au moment de la prescription. Pour la plupart d'entre eux, la raison invoquée est celle de calmer et de rassurer les patients avant de procéder à un véritable diagnostic de leur état de santé.

Par exemple, si un patient vient voir un médecin parce qu'il se sent régulièrement fatigué, le praticien va souvent lui prescrire en premier lieu des multivitamines même s'il pense que le patient ne souffre pas de déficience en vitamines, renchérit Frank Miller, bioéthicien au National Institute of Health, interrogé par The Atlantic.

Pour autant, assure le docteur à la retraite Harriett Hall, utiliser des placebos pour guérir l'asthme, prenant pour appui le cas développé par le New England Journal of Medicine, ne fait que reporter un traitement adapté. On distingue ainsi les placebos purs à base de sucre ou d'amidon et ceux dits impurs dont on ne connaît pas précisément les effets physiologiques (c'est l'effet nocebo).

Pour le docteur Sanjay Gupta, correspondant santé de CNN, une telle pratique n'est pas illégale mais peu éthique. En ce sens, l'American Medical Association a rappelé aux médecins que toute prescription de placebos devait être accompagnée d'une notification aux patients, dans la mesure où la relation de confiance médecin-client ne peut être entravée.