Source: BE France numéro 265 (21/12/2011) - ADIT / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /68644.htm

Si l'idée d'associer de l'aluminium et de l'oxyde de cuivre pour produire de l'énergie n'est pas nouvelle, en revanche celle de recourir à des brins d'ADN pour les marier l'est. Rappelons que deux brins d'ADN complémentaires s'auto-assemblent sous la forme d'une double hélice et restent solidement collés. D'où l'idée des chercheurs toulousains du Laboratoire d'Analyse et d'Architecture des Systèmes (CNRS), en collaboration avec le Centre inter-universitaire de recherche et d'ingénierie des matériaux (Université de Toulouse 3/INP Toulouse/CNRS), d'utiliser ces propriétés "collantes" de l'ADN pour concevoir un matériau compact et solide qui s'enflamme spontanément une fois chauffé à 410°C.

Pour y parvenir, les chercheurs ont commencé par greffer séparément des brins d'ADN sur des billes nanoscopiques d'aluminium et d'oxyde de cuivre, puis ont mélangé ensemble les deux types de particules coiffées de brins d'ADN. Les brins complémentaires de chaque type de nanoparticules se sont alors liés, transformant ainsi la poudre d'aluminium et d'oxyde de cuivre originelle en ce matériau composit qui, outre une faible température d'initiation de combustion, offre aussi l'avantage d'une haute densité énergétique, semblable à celle de la nitroglycérine ce qui en fait un combustible de choix pour les nano-satellites.

Rappelons que ce nouveau type de satellite de quelques kilos qui commencent à peupler l'espace ne peuvent être équipés d'un mode de propulsion conventionnel. Or quelques centaines de grammes de ce composite à base de nanoparticules et d'ADN à leur bord produiraient suffisamment d'énergie pour corriger leur trajectoire ou leur orientation. Sur Terre, les applications de ce composite sont nombreuses Il pourrait servir notamment de source d'énergie d'appoint pour des microsystèmes.