Une plante carnivore piège les animaux sous le sable
Par Benje le dimanche, janvier 22 2012, 10:13 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Une équipe de chercheurs vient de découvrir que
certaines plantes du genre Philcoxia, que l'on trouvait jusqu'alors
étrangement ressemblantes à des plantes carnivores, piègent en fait des
invertébrés directement sous le sable. L'expérience a été publiée dans la revue scientifique américaine PNAS, qui publie les comptes-rendus de la National Academy of Sciences.
Le genre Philcoxia a été découvert en 2000. Lors de précédentes études
en 2007, des chercheurs américains, brésiliens et australiens avaient
analysé ses caractéristiques physiques qui ressemblaient fortement à
celles des plantes carnivores (présence de glandes sécrétant une
substance collante sur les feuilles, racines peu développées, zones
sableuses qui ne peuvent apporter de l'azote,
potassium ou phosphore que par la consommation d'animaux...).
Toutefois, même si on avait retrouvé des vers piégés par la substance
sécrétée par les feuilles, on ne les avait jamais vu se nourrir d'un animal. L'équipe avait donc conclu que ce genre était autotrophe, c'est à dire utilisant la photosynthèse.
Or, de nouvelles expériences ont récemment été effectuées en nourrissant
des nématodes (vers primitifs) avec des nutriments marqués. En suivant
le trajet des marqueurs, les scientifiques ont constaté qu'ils
progressaient dans l'organisme de la plante, prouvant qu'elle pouvait
digérer le ver, ce qui prouve que Philcoxia est carnivore.
La découverte la plus intéressante est le modus operandi suivi
pour capturer les vers, totalement différent des autres plantes
carnivores. En effet, Philcoxia attrape ses animaux directement sous le
sable. Pour y parvenir, elle se sert de ses feuilles collantes qui
poussent sur ses branches horizontales. Ces feuilles se retrouvent en
contact avec le sable et y sont même enfouies, capturant ainsi les
nématodes qui s'y promènent.
C'est une véritable découverte car cette technique était méconnue
jusqu'à présent. Cette expérience amène à penser que les plantes
carnivores, que nous pensions représenter 0,2% des espèces des plantes,
pourraient finalement être plus nombreuses.