La longueur des télomères indicatrice de longévité ?
Par Benje le jeudi, janvier 26 2012, 07:42 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Depuis plusieurs décennies, des biologistes avaient déjà fait le
rapprochement entre la durée de vie et le raccourcissement des
télomères. Pour approfondir les recherches, une équipe de scientifiques
de l'université de Glasgow vient de révéler les résultats d'une étude menée sur des oiseaux diamants mandarins. Publiés dans la revue Pnas, ces résultats confirmeraient l'existence d'un tel lien entre la sénescence des cellules et la longueur des télomères.
Les télomères, ce sont des séquences d'ADN présents aux extrémités des
chromosomes. Ils ne codent aucune information, leur seul intérêt est
d'éviter que les chromosomes ne fusionnent entre eux. Ils ont tendance à
raccourcir avec le vieillissement, mais aussi à cause d'une blessure ou
du stress. Ce raccourcissement se produit à chaque division
cellulaire et lorsqu'il devient trop court, la cellule interprète cela
comme une corruption ADN et commence à entrer en sénescence. C'est ce
que l'on nomme la théorie télomérique du vieillissement.
Plusieurs cancers et autres maladies seraient causés par la présence de
télomères trop petits. Une équipe de l'Université du Danemark vient
également de faire des recherches sur l'arthrose et a constaté que les
cellules de genoux arthrosiques possèdent des télomères très raccourcis
en nombre anormalement élevé dans la zone endommagée de l'articulation.
L'équipe de l'université de Glasgow a mené pour la première fois une
étude sur 99 oiseaux diamants mandarins pendant plusieurs années.
Régulièrement, leurs télomères ont été mesurés et ce depuis l'éclosion
jusqu'au décès de l'animal. A chaque stade
de vie étudié, un lien cohérent a bien été trouvé entre la longueur des
télomères et la longévité des animaux, avec un lien au plus fort 25 jours après l'éclosion, âge auquel le les télomères indiquent au mieux la ligne de vie de l'oiseau.
Ces résultats seraient difficilement comparables chez l'Homme, car l'évolution des oiseaux et des humains est très différente.
En effet, le diamant mandarin, à 25 jours, n'est pas mature
sexuellement mais a presque terminé son développement. Alors que l'homme
poursuit sa croissance après avoir acquis sa maturité sexuelle.
Attention toutefois à modérer les résultats de ces recherches: le fait
d'avoir de longs télomères ne prédit en rien la durée de vie, mais
serait capable d'informer sur la probabilité de vivre vieux. Certaines entreprises fleurissent d'ailleurs depuis quelques temps, proposant d'analyser des échantillons biologiques pour prédire l'espérance de vie du patient, bien que rien n'ait été prouvé scientifiquement.