Selon une étude publiée mercredi, la résistance des toiles d'araignées ne tient pas seulement à celle de leurs fils. En effet, la structure même de la toile lui confère à la fois solidité et stabilité.

Ce n'est plus un secret aujourd'hui : la soie qu’utilisent les araignées pour tisser leurs toiles est d'une formidable résistance. Par rapport à leur poids, les fils d'araignées "sont plus solides que l'acier et plus résistants que le Kevlar", rappelle Markus Buehler du Massachussets Institute of Technology (MIT). Mais cette étonnante capacité pourrait être plus subtile que l'on ne pense. En effet, ce chercheur et son équipe ont cherché à en apprendre davantage sur l’architecture des toiles elles-mêmes. Ils ont ainsi découvert que l’organisation de la toile permettait "à l'araignée de réparer plutôt que de reconstruire complètement".

La composition même de la soie utilisée à son importance indiquent les chercheurs dans l’article publié dans la revue Nature. En effet, sa structure moléculaire lui confère à la fois solidité et élasticité. Par ailleurs, les toiles d'araignées sont faites de plusieurs types de soie : les fils visqueux et élastiques qui spiralent du centre vers l'extérieur de la toile et servent à capturer la proie, et les câbles en soie dure et sèche qui rayonnent depuis le cœur de la toile. En cas de perturbation, c’est ainsi l’ensemble de la toile qui réagit. Lorsque c’est un câble radial qui est touché, la toile se déforme davantage que lorsqu'il s'agit d'un fil de la spirale. Quoiqu’il en soit, quel que soit le type de fil qui rompt, victime d'un grand stress mécanique, il est le seul à casser. Le reste de la toile est préservé, selon les chercheurs.

En outre, la nature des protéines de la soie renforce cet effet, en alternant phases où elle joue de son élasticité, durcit et absorbe le choc, avant que les frottements entraînent la rupture, rapporte TV5monde. Ainsi, dès qu’un fil est rompu, la toile retrouve sa stabilité, même lors de simulations impliquant des vents de la force d'un ouragan. Les chercheurs suggèrent donc aux ingénieurs de s'inspirer de ce qui fait la résistance des toiles d'araignées, afin de limiter les dégâts en cas de contraintes extrêmes.