Publiant ses travaux dans la revue Animal Behaviour, une équipe internationale a observé la façon dont des abeilles, pour défendre leur ruche contre un frelon, signalent à celui-ci qu’elles l’ont repéré et qu’il ferait mieux de s’éloigner s’il tient à la vie…

Une équipe internationale de scientifiques a remarqué que les abeilles asiatiques qu’elle observait avaient une façon bien à elles de dire au frelon (mangeur d’abeilles) en maraude près de leur ruche : "nous t’avons repéré. File d’ici, ou gare !...". 

Pour ce faire, les abeilles ‘de garde’ secouent simultanément leur abdomen, un signal qui incite généralement le prédateur à déguerpir, manifestement conscient du sort qui lui sera réservé s’il persiste : les abeilles s’agglutineront alors par centaines contre lui, et vibreront jusqu’à ce que la chaleur ainsi générée et l’étouffement lui soient fatals. L’insecte prédateur préfère donc battre en retraite, quitte à tenter d’attraper des abeilles – isolées – au vol.

Pour s’assurer que l’avertissement s’adresse bel et bien au frelon, les chercheurs en ont attaché un à proximité de la ruche, et observé que le signal des abeilles était d’autant plus intense que le frelon était proche. Elles l’utilisent cependant avec discernement, puisqu’en remplaçant le frelon par un inoffensif papillon de la même couleur et de la même taille, les biologistes n’ont obtenu aucune réaction des abeilles.

"Notre étude a prouvé que c'est un signal réel, auquel le prédateur répond. Les abeilles sont un merveilleux modèle d’organisme pour aborder les questions fondamentales de comportement, d'organisation sociale, d'auto-organisation des systèmes, d'évolution et de génétique. Ce n'est là qu'un exemple de plus où les abeilles jettent un nouvel éclairage sur une question ancienne", conclut le Dr Benjamin Oldroyd, de l'Université de Sydney, qui a dirigé l’étude relayée par la BBC.