Une équipe de chercheurs menée par le professeur Jan J. Dubowski, de l'Université de Sherbrooke, a développé une nouvelle approche afin de détecter les virus et les bactéries plus rapidement que les méthodes traditionnelles. En effet, à partir de biocapteurs à semi-conducteurs quantiques, elle a été en mesure de détecter la présence de la bactérie E. coli in situ en moins de deux heures.

L'importance d'une telle innovation réside dans la possibilité de créer une instrumentation portative qui permettra de faire des tests sur place et à faibles coûts en raison de la petite taille des détecteurs photoniques."L'idée de la détection se base sur la mesure de l'émission optique des nanocristaux semi-conducteurs qui se modifie si une biomolécule, comme un virus, s'immobilise sur la surface de tels matériaux", explique le professeur au Département de génie électrique et de génie informatique. Celui-ci ajoute qu'il pourrait encore améliorer le temps de réponse avec d'autres tests à venir à partir de virus ou bactéries qui portent une certaine quantité de charges électriques négatives.

L'approche classique pour détecter les bactéries pathogènes peut parfois prendre jusqu'à 10 jours avant de livrer des résultats. D'autre part, elle nécessite la présence de techniciens hautement qualifiés pour manipuler des appareils qui sont parfois très sophistiqués, d'où l'importance de la poursuite des travaux de recherche qui permettront de détecter et d'identifier en peu de temps ces bactéries responsables des maladies d'acquisition communautaire.

Soutenus financièrement par NanoQuébec, l'Agence spatiale canadienne, l'Institut canadien pour l'innovation en photonique, Magnor inc. et la Chaire de recherche du Canada en semi-conducteurs quantiques, les chercheurs de la Faculté de génie sont persuadés qu'ils pourront sauver des vies en raison de la célérité à laquelle le système réagit. À cet égard, le professeur Dubowski nous rappelle les 7 morts de Walkerton qui avaient bu de l'eau contaminée ou encore les 34 personnes qui avaient succombé à la maladie du légionnaire après avoir été contaminées par l'air climatisé d'un hôtel de la Pennsylvanie.