De récentes études tendent à prouver que la structure cérébrale pourrait être moins complexe qu’on ne le pensait. Il serait ainsi simplement composé d’un réseau de fibres parallèles et perpendiculaires les unes par rapport aux autres.

Le cerveau est composé de dizaines de milliards de neurones qui sont reliés entre eux par des centaines de milliards de connexions. Pourtant, selon des scientifiques de l’Ecole de médecine de Harvard, cette apparente complexité cache une structure beaucoup plus facile à aborder. Pour arriver à de telles conclusions, les chercheurs ont utilisé une technique d’IRM à spectre de diffusion qui permet d’observer les fibres du cerveau en suivant la propagation de l’eau à l’intérieur. Il est ainsi possible de suivre le chemin emprunté et de repérer les zones de connexion avec précision.

Les résultats présentés dans la revue Science montrent que les fibres du cerveau des primates et des hommes sont disposées de manière parallèle. A chaque jonction, elles tournent à 90 degrés, ce qui fait penser au maillage d’un tissu en laine ou à une grille en trois dimensions. Pour autant, comme le précise Van Wedeen, l’un des auteurs de l’étude, plus on remonte dans l’arbre généalogique (c'est-à-dire vers l’Homme) plus des plis et des courbures cérébraux apparaissent. Si cette découverte s'avère donc parfaitement inattendue, elle pourrait aider à mieux comprendre l’évolution du cerveau. Il deviendrait peut-être même possible d’établir un lien entre des lésions au niveau du cerveau et des pathologies neurologiques ou psychiatriques.

Selon les scientifiques, si des fibres manquantes sont à l’origine de maladies nerveuses, on pourrait alors les soigner en connectant de nouveau entre elles des régions qui auraient dû rester en communication. Mais en réalité, les choses ne sont pas si simples. Marco Catani, spécialiste de l’imagerie par diffusion au King's College de Londres, prétend que la technique utilisée ne repère pas les fibres qui se croisent avec un angle inférieur à 70°. Cette déclaration remet ainsi complètement en cause les études réalisées à Harvard. De son côté, Van Wedeen persiste en revanche à penser que quelle que soit la méthode utilisée, ses observations resteraient inchangées.