Si l'on connait les effets néfastes d'un manque de vitamine D, une étude danoise révèle également des effets négatifs pour les personnes qui en ont trop.

La vitamine D est prescrite pour palier au manque de soleil et -notamment- éviter la perte de densité osseuse chez les personnes d'un certain âge. Un traitement qui est aujourd'hui très répandu. Combler ce déficit est d'autant plus facile qu'il est aussi peu onéreux que peu contraignant. Mais attention, soulignent des chercheurs de l'université de Copenhague: il faut éviter de tomber dans l'extrême inverse et dépasser les doses. Le bienfait deviendrait alors un problème.

«Nous avons eu accès à des tests sanguins de près de 250 000 habitants de Copenhague» explique Darshana Durup, une des jeunes scientifiques ayant travaillé sur l'étude «et si nous avons trouvé un taux plus élevé de mortalité chez les personnes ayant un faible niveau de vitamine D nous avons aussi - à notre grande surprise - observé un taux plus élevé de mortalité chez celles ayant un haut niveau de vitamine D». Même si les effets sont pires en cas de carence qu'en cas de trop plein, l'augmentation de la mortalité n'en est pas moins réelle.

75% de Français en dessous du seuil

Pour les scientifiques dont l'étude a été publiée dans la revue Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism , ces résultats remettent en cause une idée reçue, il ne sera plus possible de dire: «on ne prend jamais trop de vitamine D». En revanche tout un champ d'investigation s'ouvre désormais pour savoir à partir de quelle quantité l'avantage qu'est la vitamine D se transforme en inconvénient. «il est très important de poursuivre les recherches» explique la chercheuse et notamment de croiser ces informations avec d'autres telles que les cas de cancer.

La carence en vitamine D reste néanmoins la situation la plus courante. «Après une révision des normes qui sont devenues plus strictes, on considère qu'environ 75% des Français sont en-dessous du seuil recommandé» commente Laurent Chevalier, médecin nutritionniste (CHU Montpellier). «Cela s'explique notamment par le fait que les générations précédentes vivaient beaucoup dehors», poursuit le médecin. Ils étaient ainsi exposés de façon plus ou moins quotidienne au soleil qui permet la fabrication de la vitamine D dans le corps.

Une chose est sûre, il n'est pas possible de combler des carences par le biais de l'alimentation comme pour les omega 3 ou la vitamine C. Il faut en prendre spécifiquement. «Mais attention à la supplémentation sauvage» prévient à son tour le médecin.