Combattre des maladies comme l'Alzheimer ou le Parkinson
Par Benje le mardi, juin 19 2012, 23:42 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université de Grenade
Des scientifiques de l'Université de Grenade ont dessiné divers composés
pharmaceutiques analogues à la mélatonine, servant à inhiber l'enzyme
nitrique oxyde synthase (NOS), impliquée dans des problèmes comme la
maladie inflammatoire intestinale, le choc
septique ou l'arthrite rhumatisante, ainsi que d'autres maladies
neurodégénératives comme celle de Huntington, la sclérose latérale
amyotrophique ou le Parkinson.
Certains parmi ces nouveaux composés développés à l'Université
de Grenade ont déjà été essayés in vivo sur des rats, et présentent
"des propriétés pharmacologiques très intéressantes, vu qu'ils sont
beaucoup plus efficaces que la mélatonine" pour inhiber l'enzyme NOS
dans des modèles de Parkinson. La plupart de ces résultats ont été
publiés dans la revue Journal Medicinal Chemistry.
La mélatonine est une hormone secrétée par la glande pinéale qui produit des effets inhibitoires au niveau du système nerveux
central chez les rats et les humains, présentant ainsi des propriétés
anticonvulsives et neuroprotectrices. Ces propriétés peuvent être
interprétées par leur capacité d'inhiber la formation d'oxyde nitrique,
impliqué dans nombre de processus physiologiques et pathologiques, raison pour laquelle leur production doit être régulée. Actuellement, la science
poursuit comme objectif thérapeutique "le développement d'inhibiteurs
puissants et sélectifs de chaque isoforme de la NOS, ce qui supposerait
contrôler certains états pathologiques, ainsi qu'aider à définir le rôle
exact des différentes isoformes dans le système biologique."
Dessin de nouvelles isoformes
Les chercheurs de l'Université de Grenade ayant participé à cette étude travaillent au département de Chimie Pharmaceutique et Organique, et à l'Institut de Biotechnologie. Prenant comme modèle la propre mélatonine, ils ont dessiné et synthétisé plusieurs familles de composés (kynurénines, kynurénamines et phénylpyrazoles) qui agissent comme des inhibiteurs de NOS. La comparaison structurelle de ces trois familles de composés représentatifs "permet l'établissement de rapports de structure-activité pour l'inhibition de l'enzyme NOS, ainsi que le développement d'un modèle qui pourrait servir de base pour dessiner de nouveaux inhibiteurs de cette enzyme", soulignent les chercheurs.
L'oxyde nitrique est une molécule très réactive qui possède une moyenne de vie relativement bonne, une substance non polaire, c'est-à-dire qu'elle traverse
facilement les membranes cellulaires, se diffuse sur d'autres tissus et
réagit avec une multitude de molécules. C'est, de plus, un important
messager biologique impliqué dans de nombreux processus physiologiques
comme la neurotransmission, la pression et le réglage de la circulation sanguine, l'agrégation plaquettaire et l'inflammation.
Diverses études confirment que chaque isoforme de la NOS est impliqué
dans différents rôles biologiques ; ainsi, la nNOS se trouve
principalement dans le tissu neuronal et joue un rôle très important
dans la production de NO comme neurotransmetteur, la eNOS se trouve principalement dans l'endothélium vasculaire, où il régule la tension
artérielle et le tonus vasculaire, et la iNOS, dont l'expression est
induite en macrophages activés et autres types de cellules, est
impliquée dans la défense de l'organisme. Enfin, les isoformes
mitochondriales c-mtNOS et i-mtNOS participent à la production de NO
dans la cellule tout en contrôlant les processus bioénergétiques dans
cet organite.