L'ONU a lancé dimanche un indice vert destiné à mesurer non seulement la richesse économique mais aussi le capital naturel. Avec ce nouveau barème, on constate que les grands pays émergents et les Etats-Unis sont ceux qui ont provoqué le plus de dégâts à la nature ces 20 dernières années.

Présenté à l'occasion de la conférence sur le développement durable Rio+20 par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), un nouvel indice vert a fait son apparition. Ce PIB vert, ou "indice de richesse globale" (Inclusive wealth index, IWI en anglais) tient compte de "toutes les composantes de la richesse dans un pays" et de leur évolution dans le temps, souligne le PNUE dans son rapport. Le capital naturel inclut aussi les ressources renouvelables et non renouvelables telles que les combustibles fossiles, les forêts ou les réserves de pêche.

"Rio+20 est une occasion de revenir sur le PIB comme mesure de prospérité au XXIe siècle [...], beaucoup trop silencieux sur les mesures principales de bien-être humain, à savoir les problèmes sociaux et l'état des ressources naturelles du pays", a affirmé le directeur général du PNUE Achim Steiner cité par l'AFP. Grâce à ce nouveau barème, il devient ainsi possible d’établir "le véritable état de la richesse du pays et la durabilité de sa croissance", contrairement au Produit intérieur brut (PIB) et à l'Indice de développement humain (IDH) qui ne tiennent compte que "du court terme". En effet, l'IDH est calculé à partir de l'espérance de vie, du niveau d'éducation et du niveau de vie.

L'IWI fait apparaître que les hausses du PIB et de l'IDH se font souvent au détriment du capital naturel. Le rapport montre que, de façon générale, plus la population augmente, plus l'indice est bas. Ainsi, les pays dont la croissance est la plus élevée sont aussi ceux dont les ressources naturelles connaissent une dégradation rapide. Par exemple, entre 1990 et 2008, le PIB de la Chine a augmenté de 422%, de 37% aux Etats-Unis, de 31% au Brésil et de 24% en Afrique du Sud. En revanche, si on se réfère au nouvel indice, l’économie chinoise n’aurait progressé que de 45%, celle du Brésil de 18% et celle des Etats-Unis de 13% tandis que celle de l'Afrique du Sud aurait baissé de 1%.

Cela s'explique par la destruction du capital naturel (-17% en Chine, -20% aux Etats-Unis, -25% au Brésil et -33% en Afrique du Sud). Au final, le seul des 20 pays étudié a avoir augmenté son capital naturel, du fait du développement de ses forêts est le Japon. La France, elle, a connu une quasi-stabilité et si elle se place aux 14e et 10e rangs en terme de PIB et d’IDH, elle caracole à la 3e place avec l’IWI (l’Allemagne se classe 2e).