Béatrice colin- Environnement Quelles solutions pour éviter d'être à sec en 2050 ?

De plus en plus souvent, la Garonne se retrouve à sec en période estivale. Grâce à plusieurs lâchers d'eau – puisée dans les lacs et réservoirs des Pyrénées – les Toulousains peuvent continuer à se doucher et boire au robinet sans s'inquiéter et les agriculteurs à irriguer leurs champs. Mais, en 2050, la donne pourrait bien changer si rien n'est fait : le débit du fleuve baisserait alors de 20 à 40 % en période de sécheresse. C'est le constat dressé par une étude de l'Agence Adour-Garonne dont les résultats seront présentés ce mercredi, lors d'une journée ouverte au grand public.

Cinq scénarios en débat
« Aujourd'hui, sur le bassin, la ressource en eau est déjà déficitaire de 250 millions de m3 par an. Et cela va s'accentuer à l'avenir à cause des changements globaux. Selon les modèles climatiques, 2003 sera un été classique en 2050 et la température aura augmenté en moyenne de 2 °C », avance François Goulard de l'Agence de l'eau. Le point positif pourrait être celui d'une baisse des consommations par habitant qui, grâce aux changements de comportement, pourrait passer de 150 litres par jour à 100 litres. Mais l'arrivée de plus d'un million de personnes dans le Sud-Ouest d'ici 40 ans, dont la moitié sur l'aire urbaine toulousaine, viendra contrecarrer ces efforts. A travers cinq scénarios, « nous avons imaginé tous les futurs plausibles et ce que l'on peut mettre en œuvre pour éviter le pire », poursuit François Goulard.

L'un préconise la création de stockage, que ce soit sous forme de retenues d'eau ou de remplissage des nappes l'hiver. Un autre, dans un contexte de crise économique, préconise des productions d'eau localisées, comme la création d'une usine de dessalement au large de Bordeaux. Autant de choix politiques et financiers, mais aussi de compromis, qui devront être faits d'ici 2016, année du nouveau schéma directeur de gestions des eaux.