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Les jeunes sportifs sont parmi les premiers bénéficiaires de ce système d'imagerie très performant et peu irradiant.

Les chirurgiens orthopédiques, les médecins du sport et les rhumatologues peuvent désormais étudier les os et articulations de leurs patients comme jamais auparavant grâce à un système baptisé EOS (mis au point par le groupe EOS Imaging). Né d'une technologie qui a valu à Georges Charpak le prix Nobel de physique en 1992, ce dispositif médical d'imagerie permet, pour la première fois, de réaliser en un seul examen une image 2D et 3D du squelette debout - qui plus est avec une très faible dose de radiation -, associée à plus de 100 paramètres utiles pour le diagnostic et un éventuel geste chirurgical.

En plus des jeunes sportifs, les différentes maladies ostéo-articulaires (arthrose, scoliose, douleurs lombaires et articulaires, ostéoporose) touchent beaucoup de patients. Leur fréquence est en perpétuelle augmentation en raison du vieillissement - et aussi de la prise de poids - de la population. Selon la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique, 45 % des personnes de plus de 18 ans, dans notre pays, déclarent avoir eu au moins un problème ostéo-articulaire au cours de leur vie. Cela représente 20 millions de personnes, dont 7 millions de moins de 60 ans. Les localisations les plus fréquentes sont le dos et la colonne vertébrale (8 millions de personnes), puis les genoux (5 millions de personnes) et, après 60 ans, les hanches et le col du fémur.

En 3 D et debout

Les sciatiques et l'arthrose vertébrale touchent 4,7 millions de Français, et les rhumatismes inflammatoires, 3,9 millions. Mais avant de décider ou non d'intervenir, voire de prescrire un arrêt de la pratique sportive de haut niveau, les médecins doivent disposer d'informations extrêmement précises et fiables. Certes, la radiographie et le scanner fournissent des images de bonne qualité des os, mais aucune n'a jusqu'ici répondu aux besoins orthopédiques : observer le plus globalement possible le patient, réduire l'irradiation associée à l'examen et apprécier le squelette en trois dimensions en charge, c'est-à-dire debout. Mais aussi éventuellement dans la position qui fait le plus souffrir.

Lors d'un examen dans le système EOS, une radiographie simultanée de face et de profil du corps entier du patient debout est effectuée en une vingtaine de secondes (parfois une seule partie suffit). L'examen est réalisé par balayage de deux pinceaux très fins de rayons X perpendiculaires (avec des doses 6 à 10 fois moindres qu'en radiologie conventionnelle). Ensuite, les deux images numériques obtenues sont traitées sur une station informatique permettant la modélisation personnalisée du squelette du patient (rachis et/ou membres inférieurs) en 3D et le calcul automatique des mesures associées. Autant d'informations fort utiles pour les spécialistes. Pour affiner leur diagnostic, planifier leur opération et contrôler ses résultats.

Le groupe EOS Imaging, basé à Paris, a obtenu les autorisations de mise sur le marché dans 30 pays, dont les États-Unis, le Canada, l'Australie et une partie de l'Union européenne. Plus de 150 000 examens EOS ont déjà été réalisés. Au total, une cinquantaine de sites sont actuellement équipés de cet appareil, dont une vingtaine en France. Un nombre qui devrait progressivement augmenter au fil du temps.