Publiant son étude dans le Journal of ConsumerPsychology, un chercheur canadien a mis en évidence une corrélation entre phases du cycle menstruel et attitudes en termes de consommation chez les femmes, inconsciemment influencées, selon lui, par d'archaïques réflexes biologiques.

La chaire de recherche en science du comportement évolutif et consommation darwinienne, vous connaissez ? Ce très sérieux département de l'Université Concordia (Montréal) s'intéresse aux liens entre les contraintes liées à notre biologie et à notre évolution, et notre façon de consommer.

Son directeur, Gad Saad, a épluché les résultats d'un questionnaire qu'il a proposé à 49 étudiantes, chargées de détailler quotidiennement leur façon de s'habiller, de se maquiller et de manger au cours d'une période de 35 jours. Le but : dégager des tendances liées aux phases du cycle féminin mensuel.

Deux constats se dessinent : une attention particulière portée à l'apparence personnelle durant la période fertile du cycle menstruel, d'une part, et une consommation accrue d'aliments très caloriques lors de sa période non fertile, d'autre part.

Selon Gad Saad, le premier de ces comportements est un héritage des temps lointains où se consacrer presque exclusivement à tout ce qui tourne autour de l'accouplement au moment où les chances de concevoir sont optimales, constituait un avantage biologique pour la femme. Même chose pour la 'boulimie' observée hors période fertile, une façon d'optimiser ses chances de survie lorsque le sexe vous impose un répit...

Le problème, selon le chercheur, c’est que ces "leviers darwiniens", fonctionnant par l’intermédiaire de fluctuations hormonales, s’exercent (de nos jours encore) de façon inconsciente, à l’insu des intéressées. "(…) Nos travaux les aident à prendre conscience des périodes où elles sont le plus vulnérables à l’appel des aliments hypercaloriques et des produits d’embellissement. Elles peuvent ainsi se moquer de ce vieux canard que constitue le déterminisme biologique en faisant des choix éclairés", conclut Gad Saad.