Le respect est la clé du bonheur, pas l'argent
Par Benje le mardi, juillet 17 2012, 22:18 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
On le savait déjà concernant les pays: le niveau de richesse d'une nation (PIB) ne détermine pas le niveau de bien-être de ses habitants (étude World values Survey, 2004). Désormais, on le confirme aussi au niveau individuel: le statut socio-économique d'une personne n'est pas un facteur de satisfaction dans sa vie. Par contre, ce qui est déterminant pour le bonheur de tout un chacun est le «statut sociométrique», à savoir la place que nous occupons, l'image que nous avons, et surtout le respect que nous faisons naître dans nos groupes sociaux dits «de face-à-face», à savoir nos collègues, voisins ou, si nous sommes encore étudiants, nos copains de fac.
Des chercheurs en psychologie sociale de l'Université de Berkeley, menés par Cameron Anderson, viennent de parvenir à cette conclusion après avoir mené pas moins de quatre expériences, dont une analysant le lien entre le sentiment subjectif de bien-être et le statut sociométrique dans un groupe de pairs. Une autre sonde un échantillon national et les liens entre le statut socio-économique et le sentiment de bien-être personnel etc…
«L'effet de l'échelle sociale locale»
Tous les résultats concordent: les personnes qui avaient le meilleur score en «statut sociométrique», c'est-à-dire celles qui se sentent le plus admirées ou respectées dans leurs groupes de pairs, obtenaient un sentiment subjectif de bien-être plus fort que celles qui avaient de gros revenus. Ce que les chercheurs nomment désormais «l'effet de l'échelle sociale locale». Occuper une position plus haute sur cette échelle a généré en elles un sentiment d'influence et de contrôle sur leur environnement social, ainsi qu'un fort sentiment d'appartenance et d'être accepté.
Les prochaines études, selon les chercheurs, devront chercher à déterminer pourquoi le statut sociométrique a plus d'impact sur le sentiment personnel de bien-être que n'en a le statut économico-social. Une hypothèse est déjà avancée par l'équipe de Berkeley: si les individus s'adaptent à leurs revenus ou à leur éducation, ils pourraient ne pas s'adapter de la même façon à leur statut sociométrique. La joie qui provient d'une rentrée d'argent décline dès que les personnes s'accoutument à la manière dont la richesse modèle leur vie quotidienne, alors que le respect et l'admiration qu'elles retirent de leurs groupes de pairs leur prodiguent un sentiment de bien-être durable.
Un déterminisme ancestral donne une autre explication plausible: en effet, certaines études ont montré que chez nos ancêtres hominidés, déjà, la capacité à avoir un statut respecté dans des petits groupes de pairs était aussi fortement associée à une plus grande survie et à des taux de reproduction élevés. En conclusion, les chercheurs affirment: «Toutes ces recherches démontrent aujourd'hui l'importance du statut local pour être heureux. Le respect qu'une personne fait naître au niveau local détermine comment elle se sent globalement dans sa vie».