Le moral des troupes américaines n'a jamais été aussi bas. Le 16 août, le département de la Défense a confirmé 66 suicides depuis le début de l'année et enquête sur 50 de plus. En juillet, 38 soldats américains sont morts de suicides présumés, marquant un triste record mensuel. Le site Business Insider souligne ainsi que près d'un soldat se serait donc suicidé chaque jour, précisant qu'«à présent, plus de militaires meurent de leurs propres mains que des mains des talibans en Afghanistan». Le général Lloyd J. Austin III, vice-chef d'état major de l'armée américaine, a confié en annonçant le nombre de suicides: «Le suicide est l'adversaire le plus coriace que j'ai rencontré durant mes 37 années dans l'armée.»

L'armée américaine a décidé de réagir. Mashable rapporte qu'elle a fait un don de 3 millions de dollars (2,4 millions d'euros) à l'école de médecine de l'Université d'Indiana pour leur permettre de créer un spray nasal anti-suicide. Le Dr Michael Kubek dirige l'expérience et travaille sur un spray délivrant une dose de thyréostimuline (TSH), qui provoquerait un effet euphorique, calmant et anti-dépresseur.

Le TSH n'est pas nouveau et a été utilisé dans le passé pour traiter les dépressions sévères et les troubles bi-polaires. Le docteur Kubek a expliqué à The Daily: «Nous savons depuis les années 1970 que le TSH a des effets antidépresseurs, et que ça marche très rapidement [...] Le problème de fond a été de trouver comment le faire entrer dans le cerveau

Mais jusqu'à présent, l'injection de TSH était plutôt douloureuse et compliquée. Ni la prise de médicaments ni les injections ne permettaient de franchir la barrière hémato-encéphalique. Les patients habitués aux ponctions lombaires seront ravis d'apprendre qu'il sera bientôt possible de simplement s'auto-délivrer un coup de spray dans le nez.

Car si ce traitement fonctionne, il pourrait rapidement s’étendre à toute la population, ce type d’administration de la TSH étant encouragé par les scientifiques. Pour le docteur Ken Duckworth, directeur médical de l’Alliance nationale sur les maladies mentales, «c'est une idée brillante». Il explique à The Daily: «Cela résoudrait un des plus grands problèmes que nous avons avec les médicaments utilisés aujourd'hui. Ils  peuvent marcher, mais ils ne fonctionnent  pas assez vite.»

Le docteur Kubek envisage ainsi ce spray comme une solution «immédiate» lors d’une soudaine phase de dépression, en attendant que les antidépresseurs fassent effet sur le long terme. Selon le Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, aux Etats-Unis, le suicide est la dixième cause de décès chez les adultes et les taux continuent à se maintenir ou à augmenter.