Source: Science et EurekAlert

Les bactéries du sol et les pathogènes humains échangent rapidement les gènes de multirésistance aux antibiotiques, ce qui suggère que les bactéries de l'environnement pourraient jouer leur part dans la crise actuelle de résistance aux antibiotiques indique une nouvelle étude.

Ces résultats pourraient changer nos idées actuelles sur la résistance aux antibiotiques et sur les moyens de la combattre. Le sol est l'un des habitats microbiens les plus grands et des plus variés sur Terre et de plus en plus considéré comme une vaste source de gènes de résistance aux antibiotiques. Le sol n'entre pas seulement en contact avec les antibiotiques largement utilisés dans l'élevage et l'agriculture mais c'est aussi un habitat naturel pour les bactéries du genre Steptomyces dont les espèces sont à l'origine de la majorité de tous les antibiotiques produits naturellement.

Kevin Forster et ses collègues ont trouvé par séquençage métagénomique sept gènes de résistance dans les bactéries du sol d'une ferme qui sont parfaitement identiques avec ceux de diverses souches de Salmonella, Klebsiella pneumoniae et d'autres pathogènes sources de maladies. Les chercheurs ont aussi découvert que de multiples gènes de résistance étaient regroupés et encadrés par des éléments d'ADN mobiles connus pour permettre le transfert de gène entre bactéries.

Bien que l'étude n'ait pas été conçue pour déterminer comment les organismes du sol et les pathogènes humains échangent leurs gènes, elle suggère que la contamination du sol et de l'eau avec des déchets contenant de fortes concentrations d'antibiotiques ainsi que l'utilisation excessive d'antibiotiques chez les animaux d'élevage sont probablement des facteurs contribuant à la sélection de gènes de résistance aux antibiotiques chez des bactéries de l'environnement.

Référence de l'article: "The Shared Antibiotic Resistome of Soil Bacteria and Human Pathogens" par K.J. Forsberg, A. Reyes, B. Wang, G. Dantas, E.M. Selleck de la Washington University School of Medicine à St. Louis, MO ; M.O.A. Sommer de la Technical University of Denmark à Lyngby et du Novo Nordisk Foundation Center for Biosustainability à Hørsholm, Danemark; Science, 31 août 2012,article n° 20.