Roxane Clémen: SOLIDARITÉ - La conjoncture économique actuelle, si elle a raison de notre porte-monnaie, offre aussi du bon: elle nous permet de redécouvrir des systèmes d'entraide...

L’accorderie, qu’est-ce que c’est?

C’est un concept venu du Canada qui est fondé sur l’échange de services (conseils pour cuisiner, restauration de meubles, apprentissage de sports, aide pour déménager ou faire des courses, travaux de couture…). Ici, pas d’argent en jeu, tout repose sur le potentiel des membres de la communauté. Chaque service rendu est comptabilisé dans une banque de temps, à partir de «chèques». Et au final, 1 heure de service rendu vaut 1 heure de service reçu.

Depuis 2011, une accorderie s’est installée à Paris, rue de Crimée (XIX°). Avec 350 membres (dont 23% personnes extérieures au quartier), le bilan est plutôt bon. A noter: une autre existe à Chambéry.

Témoignages

  • Michelle, parisienne qui élève seule ses enfants: «L’association me permet de ne pas m’exténuer dans les travaux physiques. Je clique sur l’annonce et la tâche est réglée! Une fois mon «chèque temps» signé, je sais que je devrai un peu de couture à mon voisin.»
  • Véronique Chiron, nouvelle inscrite: «Ca fait longtemps que je cherchais une structure qui fasse plus appel à la solidarité
  • Gisèle Stievenard, adjointe au maire de Paris chargée de l’engagement solidaire: «La crise fragilise les habitants et rend leur quotidien de plus en plus difficile. (…) Cette entraide entre les habitants permet de créer davantage de convivialité, de tolérance et des liens sociaux resserrés pour plus de mixité sociale.»

 Le plus: l’association mère, implantée au Québec, a développé de nombreuses activités collectives comme le crédit solidaire et l’achat groupé. C’est idéal pour les familles nombreuses qui, en faisant leurs courses en grande quantité, peuvent bénéficier de réduction en caisse. On a hâte que ça arrive dans les accorderies françaises!

Il n’y a pas de petites économies!

Roxane Clément