Selon une compilation de résultats d’études américaines, la complémentation en oméga-3 ne serait pas liée à une réduction du risque d'accident cardiovasculaire grave ou de toutes causes de mortalité.

Les acides gras connus sous le nom d'omega-3 pourraient ne pas être aussi bénéfiques que l'on ne croit pour la santé. Des travaux parus aujourd’hui dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) tendent en effet à prouver que la consommation d’oméga-3 ne serait pas liée à une réduction du risque d'accident cardiovasculaire grave ou de toutes causes de mortalité.

En effet, selon l’étude, sur les 68.680 participants recensés, 7.044 décès ont été enregistrés dont 3.993 à la suite d'une crise cardiaque et 1.490 d'un accident vasculaire cérébral. Pour le Dr Evangelos Rizos de l'hôpital universitaire de Ioannina en Grèce, principal auteur de ces travaux, les analyses n'indiquent ainsi aucun lien statistiquement significatif entre toutes causes de mortalité et des compléments d'oméga-3 dérivé de poissons. "Nos résultats ne justifient pas le recours aux oméga-3 dans la pratique clinique quotidienne ou comme recommandation en complément alimentaire", ajoute le chercheur.

Pourtant, les principales sociétés médicales recommandent de prendre des oméga-3, soit en complément alimentaire ou par le biais d'un régime alimentaire, chez les patients ayant subi un infarctus. De même, la "Food and Drug Administration" a décidé d'approuver ces acides gras comme un des agents pour réduire le mauvais cholestérol chez des personnes souffrant d'hypertriglycéridémie tandis que l'agence européenne de réglementation des médicaments les a autorisé pour réduire le risque cardiovasculaire.

Toutefois, "les acides gras oméga-3 ont été recommandés ou réfutés pour prévenir des accidents cardiovasculaires sur la foi des résultats d'essais cliniques randomisés" (c'est-à-dire pris au hasard), relèvent les auteurs de l'étude. Selon eux, les oméga-3 permettraient en fait de prévenir des troubles importants du rythme cardiaque et limiteraient la tension artérielle en abaissant les niveaux de mauvais cholestérol. Néanmoins, le mécanisme d'un tel effet reste encore flou malgré de nombreuses recherches menées sur le sujet.