Quand les anneaux des arbres racontent les pollutions passées
Par Benje le mardi, septembre 25 2012, 22:21 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: CNRS-INEE
Dans une étude publiée par la revue Environmental Science & Technology, une équipe internationale impliquant le laboratoire Chrono-environnement (CNRS / Université de Franche-Comté / INRA / INRAP / CEA / Ministère de la Culture et de la Communication), a montré qu'il était possible de retrouver, dans les anneaux de croissance annuels d'arbres proches d'un site industriel, la trace de pollutions par des solvants contenant du chlore.
Les contaminants présents dans le sol, le sous-sol et les eaux
souterraines peuvent être assimilés par les arbres et se retrouver dans
leurs anneaux de croissance. Tout comme il est possible de retracer les
évolutions du climat passé en étudiant ces cernes, il est possible
d'analyser chimiquement ces derniers - une technique nommée dendrochimie
- pour faire une interprétation historique des interactions entre les
arbres et leurs contaminants.
L'article publié par Environmental Science & Technology étudie un cas situé dans la petite ville allemande de Verl, où les eaux souterraines ont été contaminées au XXe siècle par des solvants chlorés provenant d'un site industriel. Des carottes d'arbres ont été prélevées et analysées à la recherche
d'anomalies dendrochimiques. Ce travail a mis en évidence quatre à six
périodes au cours desquelles les cernes présentent des concentrations
anormalement élevées de chlore, ce qui indique une contamination
potentielle par les solvants industriels.
Cette étude montre l'intérêt des méthodes dendrochimiques pour
identifier des contaminations passées. Elle a été réalisée dans le cadre
de PIT (Pollution Investigation by Trees), un programme international
financé par l'Ademe (Agence de l'environnement
et de la maîtrise de l'énergie) et dont l'objectif est de valider ces
méthodes d'analyses des arbres pour des polluants variés comme les PCB,
les dioxines, les métaux, les hydrocarbures aromatiques polycycliques ou
encore le mercure.