Source: CNRS-INEE

Des chercheurs ont filmé en caméra infra-rouge des nichées de mésanges charbonnières et ont analysé l'ensemble des interactions entre les individus. Où l'on découvre que les jeunes des nichées les plus actives sont ceux qui ont le plus de chance de survie une fois qu'ils ont quitté le nid.

Et si la force du réseau social était déterminante pour la survie des individus d'une nichée ? Une soixantaine de nids de mésanges charbonnières ont été filmés en caméra infra-rouge - chaque individu étant identifié par un point de couleur, afin de retracer l'ensemble de ses interactions avec les autres membres de la nichée, soit 6 à 10 oiseaux en moyenne. Principal résultat de cette étude, inédite chez les animaux: ce sont les nichées où les contacts entre les individus sont les plus nombreux qui voient leurs chances de survie augmenter. En clair, le destin individuel des oiseaux après l'envol du nid dépend du comportement de l'ensemble du groupe.

"On considère que le réseau social est fort lorsque les petits changent fréquemment de position les uns par rapport aux autres, et donc interagissent avec tous les membres de la nichée, explique Philipp Heeb, chercheur au laboratoire Evolution et diversité biologique et co-auteur de l'étude. A l'inverse, le réseau est considéré comme faible lorsque les petits ne bougent pas, ou peu, au sein du nid." Des paramètres qui peuvent être déterminants lorsque la nourriture - des larves de chenilles présentes dans les chênes - se raréfie et que les parents doivent choisir les jeunes qu'ils alimenteront en priorité. "Dans un réseau social fort, les petits ont tendance à quémander ensemble afin de faire pression sur les adultes pour qu'ils augmentent la fréquence de nourrissage" explique Philipp Heeb. Une stratégie qui se révèle plus efficace pour le groupe que le quémandage individuel.