Source: BE Belgique numéro 67 (13/11/2012) - Ambassade de France en Belgique / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /71408.htm

Un groupe de chercheurs du Laboratoire de virologie clinique et épidémiologique de la KU Leuven a découvert que des variantes du VIH-1 peuvent résister aux médications actuelles et devenir plus agressives après avoir été transmises à d'autres personnes. Ce phénomène a des conséquences importantes sur le traitement des patients infectés du VIH.

Après des traitements prolongés d'une même médication, les virus peuvent devenir résistants à ce type de médication. Cela représente un problème majeur, surtout dans le cas des maladies chroniques. Une combinaison de plusieurs médicaments dosés de manière précise peut cependant dans la plupart des cas résister à nouveau au virus résistant, entraînant une augmentation de l'espérance de vie chez le patient. Dans le passé, les souches résistantes du VIH devenaient toujours plus faibles que le virus originel, car les mutations de résistance ont un effet néfaste sur la multiplication du virus. C'est pour cette raison que le virus originel reprenait le dessus dès l'arrêt du traitement. Dans les cas où un virus résistant est transmis à un nouveau patient, ce qui arrive pour environ 10% des nouvelles infections, il apparaît également que les mutations de résistance les plus importantes disparaissent.

Un virus plus fort

Les chercheurs du Laboratoire de virologie clinique et épidémiologique de la KU Leuven ont voulu vérifier que ces patients étaient alors bel et bien infectés par un virus plus faible. Mais ils ont constaté le contraire: le virus était en réalité plus agressif. Leurs recherches des causes de ce phénomène les ont amenés aux polymorphismes. Il s'agit de différences naturelles dans les gênes. Ce sont ces différences qui font, par exemple, la variation au sein d'une même espèce animale, comme les différents groupes sanguins.

Le chercheur Kristof Theys a découvert qu'une souche résistante accumule souvent des polymorphismes qui renforcent le VIH, pour compenser l'effet néfaste des mutations de résistance. Chez les patients nouvellement infectés, ces polymorphismes donnent un virus plus agressif. "Nous sommes inquiets du fait que les patients sont plus souvent infectés par une variante plus forte que le virus résistant", avoue Kristof Theys.

Le professeur Anne-Mieke Vandamme, qui a coordonné l'étude, explique: "Nous pensions au départ que la transmission d'un virus résistant rendrait ce virus plus faible chez un patient non-traité, mais il semble désormais que le risque existe que cela crée des virus plus agressifs à l'avenir. Les conséquences sur le traitement du VIH sont importantes."