Les variantes du VIH-1 plus agressives
Par Benje le jeudi, novembre 22 2012, 09:33 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: BE Belgique numéro 67 (13/11/2012) - Ambassade de France en Belgique / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /71408.htm
Un groupe de chercheurs du Laboratoire de virologie clinique et
épidémiologique de la KU Leuven a découvert que des variantes du VIH-1
peuvent résister aux médications actuelles et devenir plus agressives
après avoir été transmises à d'autres personnes. Ce phénomène a des
conséquences importantes sur le traitement des patients infectés du VIH.
Après des traitements prolongés d'une même médication, les virus peuvent
devenir résistants à ce type de médication. Cela représente un problème
majeur, surtout dans le cas des maladies chroniques. Une combinaison
de plusieurs médicaments dosés de manière précise peut cependant dans
la plupart des cas résister à nouveau au virus résistant, entraînant une
augmentation de l'espérance de vie
chez le patient. Dans le passé, les souches résistantes du VIH
devenaient toujours plus faibles que le virus originel, car les
mutations de résistance ont un effet néfaste sur la multiplication du
virus. C'est pour cette raison que le virus originel reprenait le dessus
dès l'arrêt du traitement. Dans les cas où un virus résistant est
transmis à un nouveau patient, ce qui arrive pour environ 10% des
nouvelles infections, il apparaît également que les mutations de
résistance les plus importantes disparaissent.
Un virus plus fort
Les chercheurs du Laboratoire de virologie clinique et épidémiologique de la KU Leuven ont voulu vérifier que ces patients étaient alors bel et bien infectés par un virus plus faible. Mais ils ont constaté le contraire: le virus était en réalité plus agressif. Leurs recherches des causes de ce phénomène les ont amenés aux polymorphismes. Il s'agit de différences naturelles dans les gênes. Ce sont ces différences qui font, par exemple, la variation au sein d'une même espèce animale, comme les différents groupes sanguins.Le chercheur Kristof Theys a découvert qu'une souche résistante accumule souvent des polymorphismes qui renforcent le VIH, pour compenser l'effet néfaste des mutations de résistance. Chez les patients nouvellement infectés, ces polymorphismes donnent un virus plus agressif. "Nous sommes inquiets du fait que les patients sont plus souvent infectés par une variante plus forte que le virus résistant", avoue Kristof Theys.
Le professeur Anne-Mieke Vandamme, qui a coordonné l'étude, explique: "Nous pensions au départ que la transmission d'un virus résistant rendrait ce virus plus faible chez un patient non-traité, mais il semble désormais que le risque existe que cela crée des virus plus agressifs à l'avenir. Les conséquences sur le traitement du VIH sont importantes."