Cette découverte ouvrirait la porte à la «fabrication de produits à base de chocolat plus adaptés au climat des pays chauds, en particulier dans les pays les moins développés».

C'est une découverte qui pourrait changer l'avenir du marché du chocolat. Cadbury, propriété de l'américain Mondelez International (ex-Kraft, 36 milliards de dollars de chiffre d'affaires), vient de mettre au point un chocolat qui résiste à la chaleur. Le groupe a déposé une demande de brevet. La balle est désormais dans le camp d'un organisme international, The Patent Cooperation Treaty, qui devrait se prononcer dans les prochaines semaines.

Cette découverte ouvrirait la porte à la «fabrication de produits à base de chocolat plus adaptés au climat des pays chauds, en particulier dans les pays les moins développés, où la logistique est souvent défaillante face aux fluctuations de température et d'humidité et où la qualité des produits est donc compromise», explique la filiale britannique de la multinationale. Leur apparence sur les étagères des échoppes ou dans les marchés est souvent de nature à dissuader les consommateurs de les acheter.

Cette nouvelle technologie pourrait ainsi permettre à Mondelez International (Milka, Suchard, Toblerone, Côte d'Or, Dairy Milk), dont 27 % du chiffre d'affaires provient du chocolat, de pousser ses barres et tablettes au Brésil et en Inde, qui figurent parmi ses priorités à l'international.

Les chercheurs de la marque ont obtenu ces résultats en raffinant à plusieurs reprises le chocolat après l'étape du conchage (l'affinage du chocolat par brassage à haute température qui permet d'uniformiser le produit). Placé dans un incubateur à 40°C pendant trois heures, la barre de chocolat de Dairy Milk n'a pas fondu alors que le chocolat ne résiste pas normalement à une température supérieure à 33,8°C. Par ailleurs, le produit a conservé ses propriétés gustatives.

Mondelez n'est pas le premier industriel à vouloir relever ce défi de la chaleur. En 2009, Barry Callebaut, premier producteur mondial de cacao, a mis au point Volcano, un chocolat résistant à la chaleur (jusqu'à 55°C) contenant moins de beurre de cacao. L'an passé, c'était au tour du britannique Choc-o-Bloc d'élaborer Magic Choc, un chocolat à l'apparence de pâte à modeler qui résiste jusqu'à 37°C.

Il y a deux ans, Mondelez avait d'abord commencé à travailler sur la résistance à la chaleur des emballages de ses barres et autres tablettes en appelant chercheurs et universitaires à plancher sur le sujet. En vain pour l'instant. Faute d'avoir révolutionné ses packagings, il a choisi de s'attaquer au nerf de la guerre, le chocolat.