Selon des chercheurs américains, l’agressivité verbale d'un individu pourrait être évaluée en mesurant la taille de ses doigts, plus précisément de son index et de son annulaire. Les deux facteurs seraient en fait liés à l’exposition prénatale à la testostérone.

Votre annulaire est-il plus long que votre index ? Oui ? Eh bien, ceci pourrait traduire votre tendance à l'agressivité verbale ! C'est du moins ce qu'affirme une étude publiée dans la revue Journal of Communication et menée par des chercheurs américains. Plus concrètement, celle-ci suggère que la comparaison de la longueur des 2e et 4e doigt (index et annulaire) pourrait permettre d'évaluer le degré d'agressivité verbale. Selon les chercheurs, les personnes qui présentent un annulaire bien plus long que leur index, auraient tendance à être plus agressifs.

Pour arriver à de telles conclusions les chercheurs des Universités de Buffalo et d'État de New York, ont utilisé la mesure "2D/4D" des doigts qui établit le rapport de la longueur de l’index par rapport à celle de l’annulaire. Les mains de tous les sujets impliqués dans l'étude ont également été photocopiées et les mesures ont été vérifiées sur la photocopie. Il s'avère que ce rapport permet en fait d’estimer l'exposition prénatale à la testostérone. En effet, de récentes recherches ont montré que la longueur des doigts dépendait directement des niveaux d'hormones, oestrogènes et testostérone, agissant lors du développement embryonnaire. D'où la différence qui existe entre les hommes et les femmes.

En parallèle à ces mesures de doigts, les comportements des participants ont été évalués à l’aide de 3 échelles distinctes, le Verbal Aggression scale, l’Hexaco Personality Inventory et le Argumentativeness scale. L’analyse de l’ensemble de ces données a alors permis de conclure que les hommes et les femmes présentant le plus faible rapport 2D/4D font preuve de davantage d’agressivité (à un niveau où l’agressivité verbale devient nuisible pour la vie en société). Ces conclusions se sont même confirmées après ajustement des résultats en fonction du sexe.

Mieux comprendre certains troubles du comportement ?

Les chercheurs ont ainsi réussi à mettre en évidence, pour la première fois, l'exposition prénatale à la testostérone, la tendance à l'agressivité verbale et la longueur des doigts. Selon eux, une telle découverte pourrait permettre de mieux comprendre les causes biologiques et sociales de l'agressivité verbale, voire de mieux comprendre certains troubles du comportement impliquant des problèmes de communication par exemple.

"Cette recherche qui porte sur les bases biologiques du comportement pour comprendre et prédire les processus fondamentaux de la communication humaine laisse entrevoir l'avenir des sciences de la communication", explique ainsi Thomas Feeley, professeur et président du Département de communication de l'Université de Buffalo, un des auteurs.