Source : interview du Dr Rachel Bocher, psychiatre au CHU de Nantes, mai 2012

Survenant souvent dans l’enfance, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) des « obsessionnels impulsifs » sont difficiles à prendre en charge. Les patients ont en permanence peur de commettre un acte prohibé. Un trouble obsessionnel compulsif, souvent grave.

Contrairement aux autres troubles de cette famille pathologique, les TOC des « obsessionnels impulsifs » prennent naissance dans une pensée et non dans un objet concret. Pour évacuer cette idée impure ou interdite qui les hante, ils effectuent des rituels de vérification, de toucher ou de comptage. C’est-à-dire par exemple, qu’ils comptent à l’infini les cuillères de leur cuisine ou les carreaux d’un carrelage. Leur objectif : couvrir l’idée qui les obsède et les angoisse.

Souvent, cette pensée est en lien avec la sexualité, avec le plaisir. Mais elle peut aussi correspondre à la pulsion d’une mère ou d’un père de jeter son enfant par la fenêtre. Si le patient est conscient que sa pensée est mauvaise, il n’arrive pas à l’évacuer seul.

Pour prendre en charge de tels patients, les psychiatres peuvent dans les cas les plus graves, employer des techniques radicales. Par exemple, la sismothérapie (électrochocs). Ou encore la stimulation magnétique transcranienne qui se base sur l’exposition du cerveau des malades à des champs électromagnétiques. Mais le traitement est le plus fréquent associe la psychothérapie comportementale et cognitive à l’administration d’antidépresseurs.