Ennemi numéro un : l'âge, qui nuit à la production de mélanine. Mais le stress joue aussi...

D'où viennent les cheveux blancs ? Le stress était déjà connu pour son influence sur les cheveux. C'est un phénomène bien connu des chefs d’État, dont les cheveux ont tendance à déteindre très nettement au cours de leur mandat – l'effet est particulièrement visible chez le président Barack Obama.

Mais les cheveux blancs sont avant tout liés à la production de pigments dans les follicules pileux, qui peut être altérée par différents facteurs. Plus exactement, il s'agit de la synthèse de la mélanine par des cellules spécialisées nommées mélanocytes, au cours d'un processus logiquement baptisé mélanogénèse. Les mélanocytes responsables de la couleur des cheveux se trouve dans les bulbes à la racine des cheveux.

La couleur des cheveux typique de chacun découle d'un savant mélange personnalisé entre les deux types de mélanine : l'eumélanine responsable des couleurs noire et brun foncé, et la phéomelanine qui donne le blond et le roux. La recette exacte demeure mystérieuse.

Intervient ensuite une seconde étape, lors de laquelle la mélanine est transférée vers d'autres cellules : les keratinocytes, qui produisent la kératine, la matière première du cheveux. La kératine est un amas de cellules mortes stockées qui s'empilent et forment la matière visible du cheveux.

Moins de mélanine dans la kératine : voilà ce qui produit les cheveux gris. Moins il y a de mélanine, plus les cheveux seront clairs. Ils deviennent totalement blancs lorsqu'il n'en reste plus du tout. Voilà pourquoi une des causes premières du blanchiment est la vieillesse : avec l'age, nos mélanocytes deviennent inactifs.

Des scientifiques d'Harvard ont proposé en 2005 une théorie expliquant pourquoi les mélanocytes diminuaient avec le temps : les cellules souches défaillantes ne produiraient plus le nombre adéquat de mélanocytes pour maintenir la couleur. En 2009, des scientifiques européens ont découvert un autre facteur. Les follicules pileux produisent de petites quantité de peroxyde d’hydrogène. Or, ce composé a la propriété d'éclaircir les cheveux. Normalement, une enzyme appelée catalase détruit ce peroxyde d’hydrogène. Mais la production de catalase décroit avec l'age qui avance... Résultat : toujours plus de peroxyde d’hydrogène, qui bloque la production de mélanine.

En 2011, le Prix Nobel 2012 de chimie avançait une possibilité expliquant le rôle du stress : le stress provoque la libération de neurotransmetteurs très particuliers, responsables des réactions de fuite ou de combat en cas de danger. En général, leur durée de vie en très courte. Mais s'ils sont libérés sur le long terme, ces neurotransmetteurs peuvent endommager l'ADN, entraînant des conséquences désastreuses : vieillissement, cancer... et blanchiment des cheveux.

Mais ce n'est pas tout. Les facteurs sont multiples : défaillances génétiques, une production anormale d'hormones comme dans le cas de stress chronique, des facteurs climatiques... De quoi couper les cheveux en quatre.