Auteur : Emilie Cailleau

Connaître les effets négatifs d’un médicament augmenterait fortement la probabilité de les ressentir. C’est l’ "effet nocebo", versant opposé de l’effet placebo.

Vous connaissez l’effet placebo, ce processus par lequel des patients qui pensent prendre un vrai médicament en ressentent les effets positifs alors que celui-ci est dépourvu de principe actif. Eh bien ce phénomène existerait aussi dans sa version négative. Penser aux risques d’un médicament augmenterait le risque que ses effets indésirables se produisent, rapporte le journal allemand SZ Magazin. Cet effet nocebo serait valable aussi pour certaines maladies. Plusieurs cas de patients l’auraient subi. Cette spirale de sentiments négatifs pourrait augmenter le risque de faire un infarctus ou de l’hypertension par exemple. "Des psychologues américains ont par exemple pu prouver que la probabilité de mourir d'une crise cardiaque est trois fois plus élevée chez les femmes qui pensent être plus disposées à avoir un infarctus", explique Karl-Heinz Ladwig, expert en cardiologie à la clinique psychosomatique de l'Université technique de Munich, cité par Slate.

Positiver pour être en meilleure santé ?
Les conséquences peuvent être plus ou moins graves, le pire exemple connu remonte aux années 70. Des médecins diagnostiquent un cancer en phase terminale à un Américain. Il meurt chez lui quelques semaines plus tard. Pendant l’autopsie, les médecins se sont aperçus que la tumeur n’avait pas formé de métastases. L’homme serait donc mort non pas à cause de son cancer mais parce qu’il était persuadé de mourir d’un cancer ?

La force du mental sur la santé des patients devrait peut-être davantage être prise en considération par les médecins. Car les pensées négatives peuvent être autodestructrices et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. A l’inverse, être plus optimiste pourrait permettre de se sentir mieux, selon une étude américaine parue dans Psychological Science. Des chercheurs de la Harvard School of Public Health au Royaume-Uni ont même suggéré que les personnes positives étaient moins exposées au risque de maladie cardiovasculaire et d’attaque cardiaque. Et si on essayait?