Ecrit par : David Picot – Edité par Marc Gombeaud - Source : Université de Montréal, 31 janvier 2013

Des chercheurs canadiens ont comparé l’activité cérébrale de sportifs (professionnels ou amateurs) et celles d’étudiants plutôt réfractaires à l’activité physique. Leur conclusion ? Le cerveau des sujets sportifs fonctionne plus vite que celui des « intellos ». Mens sana in corpore sano », c’est vrai !

Le Pr Jocelyn Faubert exerce à l’école d’optométrie  de l’Université de Montréal. Avec son équipe, il a conduit une étude originale auprès de 275 athlètes (102 professionnels et 173 amateurs) et de 33 étudiants « de niveau universitaire ».  Les sportifs en question pratiquaient le football, le hockey sur glace et le rugby.

A 15 reprises, tous les participants ont été soumis à un test appelé 3D-MOT. Celui-ci met en scène des séries d’objets se déplaçant à différentes vitesses, dans les 3 dimensions. L’objectif selon les chercheurs, est d’évaluer les « capacités visuelles, perceptives et cognitives pour visualiser des éléments complexes ». Ils précisent toutefois que  les scènes utilisées étaient « neutres », ce qui signifie que la connaissance ou l’expérience d’un sport en particulier n’avait aucune influence sur le résultat. Les mouvements et les interactions étaient tout à fait aléatoires.

Au final, « nous avons constaté que les athlètes professionnels étaient en mesure de traiter les scènes visuelles beaucoup mieux que les athlètes amateurs, qui à leur tour ont mieux réussi que les étudiants » non sportifs, explique Jocelyn Faubert. « Il semblerait que les athlètes soient en mesure de concentrer avec beaucoup d’acuité leur attention afin d’améliorer leurs capacités d’apprentissage, ce qui constitue la clé de leurs aptitudes. »

En parallèle, les auteurs ont constaté « une épaisseur accrue du cortex dans le cerveau des athlètes entraînés ». A leurs yeux, ce travail ouvrirait également de nouvelles voies de recherche dans l’exploration du traitement des patients souffrant de troubles de l’attention.