Paupière qui "clignote" ou cuisse qui "saute" : les fasciculations sont de brèves secousses involontaires d'un muscle qui sont particulièrement fréquentes mais dont l'origine reste encore floue. Toutefois, certains facteurs peuvent favoriser leur apparition.

Quoi de plus désagréable que d'avoir la paupière qui ne cesse de tressauter ? Parfois, ceci ne dure que quelques minutes mais d'autres fois, le trouble peut perdurer pendant plusieurs heures. Et que dire lorsque c'est l'un des muscles de la jambe qui s'agite sans cesse pendant des jours ? Ce genre de troubles est à vrai dire particulièrement fréquent et est provoqué par des contractions involontaires des muscles également appelées fasciculations.

"A peu près tout le monde en a fait un jour l'expérience. Elles se produisent spontanément à un moment ou à un autre chez 90% des personnes", commente à PopSci.com le Dr. Daniel Drachman, professeur de neurologie et neuroscience à l'université John Hopkins. Il faut dire que ces fasciculations peuvent se produire sur n'importe quel muscle du corps humain : même la langue peut être affectée, bien qu'elles soient plus fréquentes au niveau de la paupière et des membres. Heureusement, elles sont dans la grande majorité des cas totalement bénignes et ne révèlent pas non plus l'existence d'une maladie sous-jacente. 

Des activations inopinées des fibres nerveuses

Les fasciculations correspondent en fait à l'activation inopinée d'une fibre nerveuse ou plus précisément d'une unité motrice qui conduit les fibres musculaires à se contracter. Ceci se traduit alors par le fameux "sursaut" ou léger mouvement transmis à la peau qui se répète ensuite. Toutefois, dans la mesure où ces secousses sont bénignes, elles n'ont été que peu étudiées et leur origine reste relativement floue. On ignore ainsi ce qui provoque réellement l'activation ou l'irritation de la fibre nerveuse.

De même, les spécialistes pensent que le site où apparait le trouble ne correspond pas nécessairement à celui où a réellement eu lieu l'excitation de la fibre nerveuse, ce qui complique encore davantage la compréhension de ces troubles. Les fasciculations sont visibles à l’œil nu mais pour mieux les étudier, il est possible de procéder à un examen d'électromyographie. Celui-ci sert à mesurer l'activité électrique d'un muscle squelettique et peut donc montrer si des contractions se produisent : de grands pics apparaissent sur l'enregistrement. 

Des facteurs déclencheurs

Bien que l'origine des secousses reste floue, leur étude a permis d'identifier quelques facteurs susceptibles de les provoquer tels que le manque de sommeil, l'excès d'activités sportives, un manque de magnésium ou encore un abus de certains substances stimulantes comme la caféine. Le lien de cause à effet n'a toutefois pas été démontré. Chez certains, ces troubles apparaissent très fréquemment, on parle alors de syndrome de fasciculations qui peut conduire à avoir recours à des médicaments.

Il peut s'agir des mêmes que ceux utilisés pour traiter les attaques ou l'épilepsie mais ceux-ci ne sont pas sans danger et aucun ne parvient à contrôler complètement les contractions. Une autre approche consiste ainsi à réduire le stress potentiellement lié à ces fasciculations en faisant davantage d'exercice, en dormant plus, en travaillant moins ou en supprimant tout excitant (caféine, etc.). En cas de carence en magnésium, une supplémentation peut également permettre de faire disparaitre le trouble.