Jusqu'au 28 février, Vélizy Villacoublay (78) présente une formidable exposition sur le biomimétisme. Et organise des débats pour réinventer mais aussi rêver la cité du XXIe siècle. 

Il suffit d'aller respirer l'air pollué de Pékin, de passer des heures dans les embouteillages de Los Angeles ou de s'entasser dans le métro parisien pour comprendre que la ville -et l'art de vivre dans la cité- sont à repenser en ce début de IIIe millénaire. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'une ville nouvelle et dynamique comme Vélizy-Villacoublay apporte sa pierre à l'édifice en consacrant, du 21 au 28 février, une formidable exposition -suivie de conférences et de débats- au biomimétisme

Le biomimétisme? Quesaco? Le terme vient de bio (vie) et de mimesis (imiter). Il représente l'art de s'inspirer de la nature pour concevoir des produits, des procédés ou des systèmes innovants afin de mieux vivre dans la cité. Et cela n'a rien d'une utopie. 

Alors que le développement urbain tel qu'il existe aujourd'hui rendra les agglomérations invivables demain, de plus en plus de responsables politiques, de chefs d'entreprise et de décideurs, commencent à se pencher très sérieusement sur les travaux des spécialistes (chercheurs, ingénieurs, biologistes, architectes) qui partent du biomimétisme pour réinventer la ville. Et en particulier des recherches de l'association Biomimicry Europa 

Des modes de transports qui s'inspirent du vol des oiseaux, des immeubles poussant comme des arbres et revêtus de matières vivantes captant l'énergie propre, gratuite et inépuisable du soleil, des éoliennes copiées sur la morphologie de la baleine à bosse... L'idée est à chaque fois de trouver des écosystèmes urbains résilients et autosuffisants. D'ores et déjà, des villes pilote françaises comme Loos-en-Gohelle, Montdidier, mais aussi Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, Genève, en Suisse, Kalundborg au Danemark, et bien sûr Vélizy, avec notamment le siège d'Eiffage, ont démarré leur révolution en inaugurant des écoquartiers ou des projets largement inspirés du biomimétisme. Et ça marche.  

Un rêve qui, si d'autres les imitent, pourrait devenir un jour mieux encore qu'une réalité, une norme. Les merveilleux dessins du Bruxellois Luc Schuiten exposés à Vélizy laissent enfin espérer que, oui, la ville de demain pourrait redevenir humaine