Découverte prometteuse pour les patients greffés
Par Benje le mercredi, mars 6 2013, 07:59 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Source: Université de Montréal
Une équipe dirigée par la Dre Marie-Josée Hébert, du Centre de recherche
du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM), a découvert
une nouvelle cause de rejet chez certains patients greffés d'un rein.
En effet, les chercheurs ont repéré une nouvelle classe d'anticorps, les
anti-LG3, qui, lorsqu'ils sont activés, mènent à des épisodes graves de
rejets associés à un risque élevé de perte de l'organe. Prometteurs
pour les patients greffés, ces résultats ont été publiés dans la version
en ligne de la revue American Journal of Transplantation.
Le rejet constitue l'un des principaux obstacles à la transplantation
d'organes. Il survient principalement lorsque le système immunitaire du
receveur perçoit l'organe greffé, ou greffon, comme un corps étranger
qui doit être éliminé. Ainsi, malgré une bonne compatibilité
immunologique entre l'organe transplanté et le receveur, le système
immunitaire du patient peut, dans certains cas, s'attaquer aux vaisseaux
sanguins du greffon. Appelé rejet vasculaire aigu, le phénomène se traduit le plus souvent par un risque élevé de perte de l'organe.
L'équipe de la Dre Hébert a caractérisé, chez certains receveurs de
greffe rénale, un nouveau type d'anticorps, les anti-LG3, qui réagissent
contre le LG3, une protéine qui joue un rôle important dans la
réparation et la régénération vasculaire du rein greffé. "Pour ces
patients, la sécrétion du LG3 par le nouveau rein stimule l'activité
de ces anticorps qui attaquent et endommagent le système vasculaire du
greffon. Cela a pour effet d'empêcher ou même d'interrompre le processus
de guérison du rein transplanté, et de mener à une perte de fonction ou
à une perte de l'organe", explique la Dre Hébert.
En démontrant la présence élevée des anticorps anti-LG3 dans le corps de
ces patients avant la transplantation, les chercheurs peuvent prédire
la survenue d'épisodes graves de rejet. "Ces résultats sont très
encourageants", indique la Dre Hébert. "Ils suggèrent la mise au point
de nouvelles thérapies visant à supprimer les anticorps anti-LG3 avant
la transplantation afin, notamment de réduire les rejets ou d'en
diminuer la gravité."
Le LG3 étant présent dans tous les vaisseaux sanguins, et donc dans tous
les types d'organes greffés, cette découverte pourrait aussi expliquer
des rejets, entre autres dans les cas de greffes pulmonaires, hépatiques
ou pancréatiques.