L'«effet Mozart» et, plus généralement, l'effet de la musique classique sur l'intelligence, tient de la légende urbaine depuis près de vingt ans. L'idée selon laquelle faire écouter à des enfants les sonates du compositeur autrichien pourrait augmenter leur intelligence est née de la déformation d'un article scientifique américain paru en 1993.

L'effet Vivaldi, quant à lui, n'a pas encore fait l'objet d'un dépôt de marque (le «Mozart effect» a été déposé aux Etats-Unis par Don Campbell, Inc.) et n'a été évoqué que sporadiquement, comme par exemple dans un article de recherche de 2007 qui affirmait que la musique du Vénitien améliorait la mémoire des personnes âgées.

Mais l'effet Vivaldi pourrait ne pas avoir dit son dernier mot: le magazine américain Pacific Standard rapporte que Leigh Riby, chercheur britannique en psychologie aurait observé des effets bénéfiques pour l'attention de l’écoute du Printemps des Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi. Selon l’article original, paru dans le journal Experimental Psychology: «Les données ont révélé que le Printemps et tout particulièrement le premier mouvement, qui est très reconnaissable, vibrant, émouvant et entraînant, a la capacité d’améliorer la vivacité mentale et les mesures de l’attention et de la mémoire dans le cerveau.»

L'étude, qui n'a été menée que sur 14 personnes, consistait à faire écouter aux participants les Quatre Saisons puis à leur demander d'estimer leur humeur. Les volontaires, âgés de 21 ans en moyenne, devaient ensuite effectuer plusieurs tâches pour mesurer leur niveau d'attention et leur mémoire. Les données ont été recoupées avec des données enregistrées à l'aide d'électro-encéphalogrammes.

L'article ne prétend pas prouver que la musique de Vivaldi a un effet sur le développement de l'intelligence. Il n’y a à vrai dire rien de nouveau dans l’idée que des stimuli plaisants soient capables d’améliorer la concentration et Leigh Riby tente essentiellement de démontrer les effets de la musique sur l'humeur, puis de l'humeur sur certaines capacités cognitives. Comme le met en avant l'introduction de son article: «Il semble plus plausible que ça ne soit pas tant la musique qui a des qualités “spéciales”, mais d'une manière similaire à d'autres stimuli plaisants (ex: regarder des oeuvres d'art), la musique évoque une réponse émotionnelle et ce changement dans l'humeur ou l'état d'alerte de l'auditeur par conséquence améliore la cognition.»

Mais les résultats de l’étude pourraient être déformés, comme c’est encore le cas pour l’effet Mozart, qui, en prétendant que la musique du compositeur autrichien peut rendre les enfants plus intelligents, fait vendre, entre autres, des CD, des livres, des ceintures abdominales à écouteurs pour femmes enceintes et pléthore de programmes éducatifs, bien que sa véracité scientifique ait été réfutée des dizaines de fois. Aucun lien direct entre musique –quel que soit son style– et intelligence n'a été démontré sans être contredit, et ce malgré des dizaines d'études.