Pourquoi est-ce qu’on se gratte? Comme le remarque The Smithsonian, il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas à propos du grattage. Des psychologues démangés par le phénomène sont même allés jusqu’à prouver qu’il était contagieux. Et lorsque vous lisez ça, à l’instant, n’avez-vous pas envie de vous gratter? C’est normal, voir quelqu’un se gratter active une certaine partie du cerveau, la même qui réagit quand nous avons besoin de nous gratter.

Toutes ces questions, des chercheurs en génétique moléculaire du National Institutes of Health peuvent désormais y répondre: dans leur étude publiée par Science, ils démontrent avoir trouvé une molécule produite par les cellules nerveuses, qui transmettrait au cerveau la sensation de démangeaison.  

La faute au BNP

Lors de leur recherche, ils ont constaté que les souris sécrétaient beaucoup de peptide cérébral natriurétique (BNP) lorsqu’elles étaient exposées à des démangeaisons; ce sont les neurones qui transportent certaines informations sensorielles au cerveau, comme la douleur, le mouvement ou la chaleur.

Ils ont ensuite créé une souris incapable de sécréter du BNP et l’ont soumise à des démangeaisons, l’une des chercheurs raconte: «C’était incroyable de voir qu’absolument rien ne se passait. La souris ne se grattait pas.» Pour vérifier leur hypothèse selon laquelle le BNP transmet au cerveau la sensation de démangeaison, ils ont ensuite injecté du BNP à cette souris insensible. Et elle a commencé à se gratter.

A quoi ça sert de se gratter ?

Certains scientifiques ont spéculé que c’était un mécanisme de défense contre les insectes ou les parasites, comme l’explique The Independant. Notre cerveau nous indiquerait de nous gratter pour enlever la petite bête avant qu’elle n’attaque plus la grande. On peut aussi naïvement supposer que se gratter, ça fait du bien, comme le suggère le Daily Beast, en évoquant une étude menée en 2008.

A quoi ça sert de savoir pourquoi on se gratte ?

The Smithsonian rappelle que les hommes et les souris ont un système nerveux comparable. Ces avancées pourraient donc nous être utiles pour comprendre les mécanismes du grattage humain.

On peut par exemple supposer que les personnes plus enclines à se gratter produisent davantage de BNP que les autres, qui sourcillent à peine à la morsure d’une araignée.

Et d’un point de vue pratique, on pourrait alors développer des médicaments anti-démangeaisons pour les 30 et quelques millions de gens qui souffrent d’eczéma, ou encore d'allergies ou de prurit.

Le BNP est indispensable

Seul problème, le BNP est plutôt important pour notre corps. A l’origine, il a été découvert grâce à son rôle dans la régulation de la circulation sanguine et la pression artérielle. Inventer un médicament qui nous priverait de BNP comporterait sans doute des risques qui iraient bien au-delà de la simple démangeaison.

Mais en regardant de plus près le fonctionnement du BNP, The Smithsonian explique qu’il agit comme un bouton ON/OFF avec les démangeaisons. Il faudrait donc trouver le moyen d’appuyer sur OFF.