Source: BE Japon numéro 650 (3/06/2013) - Ambassade de France au Japon / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /73162.htm

C'est en étudiant les toiles d'araignée que la compagnie japonaise Spiber a réussi à développer une nouvelle technique de production de soie d'araignée. Cette nouvelle technique utilisant des micro-organismes est en effet très intéressante en raison de l'impossibilité démontrée de domestiquer les araignées comme peuvent l'être les vers à soie.

Cette nouvelle technique repose sur une modification des gênes codant pour l'expression de la protéine fibroïne et permet de produire un matériau bio-sourcé appelé "Qmonos". Une fois le design des nouvelles séquences réalisé, leur expression a pu être effectuée grâce à des micro-organismes qui permettent une production satisfaisante. La mise en place d'une boucle de retour d'information a permis d'améliorer progressivement le procédé de production par le développement de plusieurs générations successives de gènes (6 au total).

Cependant, le "Qmonos" pose un problème de sécurité important en raison de sa faible solubilité, ce qui impose le recours à des solvants organiques (Hexafluoroisopropanol et hexafluoroacétone) à la fois nocifs pour l'environnement et pour l'homme. Afin de pallier ce problème, la compagnie a développé un procédé incorporant un solvant organique d'une nocivité moindre. "Qmonos" pourra, comme l'a annoncé Spiber, se décliner en une gamme de produits, des fibres aux gels et aux poudres.

Spiber a annoncé vouloir produire "Qmonos Fiber" en quantité industrielle via une alliance avec le Kojima Industries, un sous-traitant de l'industrie automobile en formant une joint-venture. Cette dernière prendra en charge la construction d'une usine permettant la production de 100kg de "Qmonos Fiber" par mois dans le courant de l'année 2013. Cette usine sera le premier pas vers la construction d'une seconde usine à l'horizon 2015. D'une capacité de production supérieure, elle pourra fournir 10t de "Qmonos Fiber" par an.