Source: University of Montreal

Des chercheurs de l'Université de Montréal ont découvert qu'une protéine ayant une activité connue dans le foie joue également un rôle essentiel dans la gestation chez les souris, ainsi que dans le cycle menstruel chez l'humain. Des souris dépourvues du récepteur nucléaire hépatique Lrh-1 (liver receptor homolog-1) par une modification génétique produisent des placentas anormaux qui ne parviennent plus à créer les conditions utérines nécessaires à l'implantation et à la gestation. Les chercheurs ont par la suite démontré que le Lhr-1 est présent dans l'utérus humain et qu'il participe aux processus essentiels associés aux premiers stades de la gestation.

"Nous avions déjà démontré que le Lrh-1 est essentiel pour l'ovulation. Notre dernière étude a révélé qu'il joue également un rôle important dans l'utérus, ce qui suggère qu'une déficience en Lrh-1 pourrait contribuer à l'échec de la gestation chez l'humain", explique l'auteur principal de l'étude, Bruce Murphy, du Centre de recherche en reproduction animale de l'Université de Montréal. "Nous avons travaillé sur des souris avant d'étudier les tissus humains. Je crois qu'il est trop tôt pour proposer le dépistage du Lrh-1 par biopsie utérine comme méthode de diagnostic, mais nous essayons de caractériser l'expression du récepteur durant tout le cycle menstruel."

Les chercheurs ont également tenté de restaurer les fonctions utérines normales chez leurs souris au moyen de l'hormonothérapie substitutive. "La progestérone n'a eu aucun effet. L'hormonothérapie a permis aux embryons de s'implanter, mais nous avons observé des anomalies au niveau des parois de l'utérus, une malformation du placenta, un retard de la croissance fœtale et la mort du foetus, explique M. Murphy. Mais on connaît de nouveaux agonistes et antagonistes du Lrh-1 qui font actuellement l'objet de recherches cliniques pour le traitement des dommages au foie causés par le diabète de type 2. Une intervention thérapeutique est donc possible."

L'étude a été publiée dans Nature Medicine le 30 juin 2013. Elle a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada. Les National Institutes of Health des États-Unis ont financé les collaborateurs de l'étude à l'Université Baylor.