Une thérapie génique a protégé des souris contre différents virus responsables de pandémies de grippe -y compris la souche de la grippe espagnole, qui avait fait quelque 50 millions de morts en 1918-, montre une étude prometteuse publiée mercredi.

Une simple dose de virus adéno-associé qui active un anticorps neutralisant les souches de virus de grippe pandémique dans les voies nasales de souris et de furets a permis de protéger ces animaux d'une infection grippale, expliquent les auteurs de ces travaux parus dans la revue américaine Science Translational Medicine.

Les virus adéno-associés, utilisés pour transférer des gènes, sont non pathogènes et existent naturellement chez les humains et les primates.
L'étude publiée mercredi a montré qu'une simple dose de ce virus a conféré une protection totale aux animaux de laboratoire exposés ensuite aux virus H5N1 et H1N1 qui sont hautement pathogènes et responsable de grippes mortelles.
Ces souches ont été isolées à partir d'échantillons liés à plusieurs pandémies historiques, dont celles de 1918 et de 2009.
"Les expériences décrites dans notre étude démontrent l'efficacité chez des animaux de cette approche, qui pourrait être utilisée pour combattre tout virus pandémique ou agent de bio-terrorisme pour lesquels des anticorps existent et qui peuvent être facilement isolés", affirme le Dr James Wilson, directeur du programme de thérapie génique au département de pathologie de la faculté de médecine de l'Université de Pennsylvanie, principal auteur de ces travaux.
"Poursuivre le développement de cette technique génique est devenu encore plus urgent avec l'émergence récente en Chine du virus H7N9 de la grippe aviaire qui est mortel chez les humains", souligne-t-il.
"Ce qui est nouveau dans cette approche c'est l'utilisation d'un virus adéno-associé pour acheminer aisément et efficacement un vaccin prophylactique dans les voies nasales", précise Maria Lambris, professeur adjoint à la faculté de médecine de l'Université de Pennsylvanie.
"Les anticorps sont utilisés depuis longtemps contre le cancer et traiter des maladies auto-immunes mais peu pour combattre des maladies infectieuses", souligne-t-elle.
"Cette nouvelle technique permet de développer un vaccin prophylactique contre la grippe à moindre coût, facile à administrer et dont la fabrication est rapide", fait valoir cette scientifique.
Ces chercheurs travaillent avec différentes parties prenantes dans ce projet pour accélérer le développement de cette technologie et explorer le potentiel des adéno-virus comme vecteur pour acheminer des contre-mesures biologiques aux armes chimiques.