Source Sipa Media

La surexpression d'un gène est responsable de l'aversion pour telle ou telle saveur chez le poisson zèbre, ont découvert des chercheurs de l'Inserm.

C'est une information à taire aux enfants qui font grise mine devant leur assiette d'épinards ou de choux de Bruxelles. D'après une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) rendue publique ce mardi, l'aversion pour un aliment relève de la génétique. Le centre de recherche a fait cette découverte en observant les comportements alimentaires du poisson zèbre. L'aversion de cet animal pour certains aliments, a constaté l'Inserm, "est associée à la surexpression d'un gène particulier". Néanmoins, poursuivent les chercheurs, "ce phénomène décroît au fur et à mesure que l'organisme s'habitue à l'aliment".

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs se sont livrés à des expériences gustatives auprès des larves de ce poisson, en leur proposant toutes sortes d'aliments. Ceux amers et acides ont été rejetés par les larves. Les chercheurs ont constaté que "ce rejet s'accompagnait de la surexpression du gène egr-1 au niveau des voies oropharyngées, des branchies et des aires gustatives du cerveau". En revanche, après deux ou trois jours de ce régime, les larves s'habituaient aux aliments. "Au fur et à mesure de cette adaptation, l'expression du gène egr-1 diminue et revient à un taux normal", observent les experts.

Soigner les obèses

"À ce stade, nous ne connaissons pas la fonction du gène egr-1, mais il pourrait par exemple être impliqué dans la mémoire gustative, permettant à l'organisme de s'habituer à l'aliment et de le reconnaître comme comestible", expliquent les chercheurs, Frédéric Rosa et Brigitte Boyer. Cette découverte, expliquent-ils, pourrait à terme permettre de contrôler l'intérêt des personnes obèses ou diabétiques pour le sucre en diversifiant leur alimentation et pourquoi pas les traiter.