Une étude publiée mercredi présente un tout nouvel instrument chirurgical. Ce scalpel est capable de différencier les tissus sains et les tumeurs, permettant ainsi une efficacité optimale lors de l’ablation de tumeurs cancéreuses.

C'est une invention qui pourrait s'avérer particulièrement utile que vient de dévoiler une étude publiée dans la revue Science Translational Medecine. Baptisé "iKnife", le dispositif est un scalpel possédant l’intéressante particularité de savoir faire la différence entre du tissu sain et une tumeur cancéreuse.

Pour cela, son principe est finalement assez simple. Le bistouri utilise un faible courant électrique qui génère de la vapeur lorsqu’il entaille les tissus. Cette vapeur est automatiquement analysée grâce à un spectromètre de masse et, de cette façon, l’iKnife peut déterminer s’il tranche du tissu sain ou une tumeur. Le chirurgien est alors informé en trois secondes seulement sur la nature du tissu qu'il est en train de sectionner. Des essais ont été menés sur des tissus provenant de 302 patients atteints de tumeurs diverses (estomac, colon, foie, etc.) et sur 91 patients au cours d'opérations. Les résultats ont démontré que le "diagnostic du iKnife est particulièrement précis" et qu'il est "assez fiable pour une large utilisation dans les salles d'opération", indique l'étude. De plus, l’iKnife permet d’éviter d’envoyer des biopsies à analyser en laboratoire (20 à 30 minutes sont nécessaires), une méthode jugée "coûteuse et souvent inadaptée", par les chercheurs hongrois et britanniques qui ont participé à la recherche.

Pas sur le commerce avant au moins un an
Selon eux, l’iKnife pourrait également "améliorer les diagnostics sur les tumeurs et influencer la prise de décision en cours d'opération, pour au final améliorer les résultats dans le domaine oncologique". Pour l'heure, le scalpel n'est pas encore disponible à la commercialisation et ne le sera surement pas avant au moins un an, a indiqué à l'AFP Jeremy Nichoson de l'Imperial College, co-auteur de l'étude. Mais pour les chirurgiens qui se sont penchés sur les résultats de cette étude, cela semble d'ores et déjà être une avancée très positive. Stephanie Bernik, chef du département de chirurgie oncologique à l'hôpital Lenox Hill de New York, estime que "cela pourrait aider les chirurgiens et les patients à éviter de nombreuses interventions chirurgicales". Aussi, "il faut tester cet outil à plus grande échelle mais au vu des premiers résultats, c'est très intéressant", conclut-il.
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