Non les gens auto-disciplinés ne sont pas des gens frustrés. En tous cas, pas toujours. Le Time rapporte une recherche, publiée dans le Journal of Personality, et qui montre que le contrôle de soi ne se résume pas à des privations, mais plutôt à une gestion des différents buts d’une personne, en conflits les uns avec les autres. Et mène au bonheur.

«A travers une série de tests –dont un évaluait la maîtrise de soi de 414 personnes d’âge moyen et les interrogeait sur leur autosatisfaction actuelle et passée, tandis qu’un autre envoyait au hasard des demandes aux participants sur leurs smartphones, concernant leur humeur et les désirs qu’ils éprouvaient –les chercheurs ont établi une forte connexion entre les plus hauts niveaux de maîtrise de soi et la satisfaction. Les auteurs écrivent que “bien se sentir pourrait être l’un des bénéfices cruciaux de la maîtrise de soi”.»

Les chercheurs se sont aussi rendus compte que les gens faisant preuve de maîtrise de soi montraient des signes de meilleure humeur, non parce qu’ils surpassaient leurs désirs, mais parce qu’ils évitaient les situations tentatrices. Les auteurs de l’étude expliquent que «l’une des interprétations de cette étude est que les individus se servent de leur maîtrise de soi pour mener leur vie de façon à éviter les problèmes» et les désirs conflictuels. Dans la logique d’Oscar Wilde, qui «résistait à tout sauf à la tentation», les personnes faisant preuve de self control évitent la tentation.

«Mais pourquoi faire preuve de davantage d’autodiscipline semble-donc si triste?» s’interroge le Time. «Faire un régime par exemple est une pure question de maîtrise de soi, mais n’est pas nécessairement associé à des pensées heureuses. Il se pourrait que ce soit en partie lié aux efforts nécessaires pour contourner ou atténuer les conflits suscités par la tentation.

“Nous savons grâce à d’autres recherches qu’exercer un certain self-control est quelque chose d’ardu“ explique Kristin Smith-Crowe, chercheuse  en psychologie. “Mais il ne s’agit peut-être que d’une perception, venant de notre tendance à nous concentrer sur la difficulté d’une discipline, plutôt que sur les bénéfices que nous pouvons en retirer“.»