Publié par Frédéric Belnet, le 27 juillet 2013

Publiant leurs travaux dans PLoS Biology, des chercheurs britanniques ont littéralement suivi au microscope le cheminement de la mort à travers le corps de vers, pour tenter de mieux comprendre les processus de ‘sabordage’ cellulaire associés.

C'est une observation totalement inédite que vienne de réaliser des chercheurs britanniques. Aidés par le Biotechnology and Biological Sciences Research Council (BBSRC) et par le Wellcome Trust, une ONG soutenant la recherche médicale, des chercheurs de l'Institut sur la santé et le vieillissement de l'University College de Londres, ont pu étudier ‘en direct’ la façon dont la mort se propage de cellule en cellule dans le corps d’organismes vivants, en l’occurrence des vers.

Lors du trépas, la nécrose, qui frappe chaque cellule l’une après l’autre, entraîne des dommages au niveau moléculaire et notamment l’accumulation de certaines substances (déchets), dont l’une émet une fluorescence bleue. Cette couleur devient visible chez le ver observé au microscope, à mesure qu’elle se propage dans son intestin, balisant une véritable ‘route’ empruntée par la mort.

L’étude dirigée par le Pr David Gems, a d'ailleurs montré que cette molécule bleue n’était pas de la lipofuscine, comme le pensaient les scientifiques, mais probablement de l’acide anthranilique. "Nous avons identifié une voie chimique de l'auto-destruction par laquelle se propage la mort cellulaire à l’intérieur des vers, (…) [caractérisée par] cette fluorescence d’un bleu éclatant voyageant à travers leur corps", explique le Pr Gems.

Ralentir la mort par vieillissement ?
"Nous avons constaté que lorsque nous bloquions cette voie, nous pouvions retarder la mort induite par un stress tel qu’une infection mais nous ne pouvions pas ralentir la mort par vieillissement. Cela suggère que la mort due au vieillissement repose sur un certain nombre de processus agissant en parallèle", ajoute-t-il. Bloquer cette "onde bleue" ne suffirait donc pas à interrompre tout le processus. Pris dans leur ensemble, les résultats jettent "un doute sur la théorie selon laquelle le vieillissement est simplement une conséquence d'une accumulation de dommages moléculaires".
Aussi, "nous devons nous concentrer sur les événements biologiques qui se produisent au cours du vieillissement et de la mort pour bien comprendre la façon dont nous pourrions être en mesure d'interrompre ces processus", conclut le scientifique.
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