Une recherche de chercheurs des universités McGill et Concordia (Canada) suggère une nouvelle thérapie pour améliorer le fonctionnement de l’horloge interne et réguler les troubles du sommeil.

Décalages horaires, travail de nuit ou stress, ces trois facteurs courants d’insomnie pourraient être contrôlés d’après ces scientifiques « en favorisant un processus biologique fondamental régi par l’horloge interne et appelé synthèse des protéines ». Ils suggèrent que supprimer une «protéine répressive» dans l’horloge interne pourrait sensiblement améliorer le sommeil.

L’ horloge biologique a un rôle fondamentale sur le sommeil bien sûr, mais également sur le vieillissement, l’immunité, ou encore l’équilibre métabolique.

Une étude menée sur des souris

L’équipe de l’Université McGill a analysé la façon dont la synthèse des protéines est contrôlée par l’horloge interne. Ils ont identifié ainsi un «répresseur», 4E-BP1, dans l’horloge interne dont l’élimination permet un retour au bon fonctionnement de l’horloge interne.
Les chercheurs ont privé des souris de ce répresseur 4E-BP1. Elles ont été soumises à un décalage horaire factice. Elles se sont rétablies plus rapidement que les souris normales et ont retrouvé facilement un bon fonctionnement de leur horloge interne.

Les troubles du sommeil : un problème de santé publique
Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains affirment, après analyse de multiples enquêtes de surveillances épidémiologiques que les troubles du sommeil doivent être considérés comme une épidémie de santé publique.
Ils considèrent que la qualité du sommeil et sa durée sont de vrais facteurs de bonne santé ou de risques. La carence en sommeil peut être responsable d’accidents de voiture, de catastrophes industrielles, de troubles métaboliques, et de problèmes cardiaques. De plus, les personnes en manque de sommeil ont un risque plus élevé de développer des maladies chroniques comme l'hypertension, le diabète, la dépression, l'obésité et le cancer. Ils subissent aussi une mortalité accrue.
Ces résultats prometteurs  peuvent laisser espérer  des futures thérapies et traitements pour soigner les troubles du sommeil. Les chercheurs soulignent qu’il «reste encore à vérifier, bien entendu, les effets secondaires de telles thérapies et à valider leur efficacité chez l’homme».