Des robots au toucher humain
Par Benje le dimanche, septembre 8 2013, 11:31 - Nouvelles Scientifiques - Lien permanent
Comment donner à des robots une sensibilité du toucher comparable à celle des humains, pour leur permettre par exemple de saisir un œuf sans le casser? Cette tâche s’est avérée extrêmement difficile pour les scientifiques qui ont travaillé dessus, mais Zhong Lin Wang, professeur de science et d’ingénierie des matériaux à l’université de Georgia Tech aux Etats-Unis et ses collègues ont développé un système qui pourrait bien servir de base à un nouveau type d’appareils aussi sensibles à la force mécanique que la peau humaine.
Wang a mis au point un système inédit, décrit dans un article paru dans la prestigieuse revue scientifique Science jeudi 25 avril, composé de lignes de nanofils d’oxyde de zinc alignées verticalement sur un support qui offre une densité de capteurs et une résolution spatiale 15 fois supérieure à ce qui était possible jusqu’ici, souligne Technology Review.
Les auteurs des travaux affirment que leur technologie peut avoir des implications directes dans les domaines de l’interface humain-robot, les peaux intelligentes et les systèmes micro- et nano-électromécaniques. Elle pourrait par exemple être utilisée pour récolter une «signature électronique» en enregistrant la force distinctive qu’un individu applique lorsqu’il signe un document, rapporte le site Technology Review.
Selon Wang, ses capteurs de pression piézoélectriques (qui générèrent une charge électrique sous l’action d’une contrainte mécanique) ont une densité, une résolution et une sensibilité comparables à celle de la peau d’un doigt, et pourraient à plus long terme permettre aux robots et autres prothèses d’acquérir un sens du toucher presque humain. Mais pour cela, il faut encore réussir à intégrer les capteurs dans un système qui peut interpréter les signaux des capteurs et y répondre simultanément.
Le sujet fait en tous cas l’objet de nombreux travaux scientifiques. L’Usine Nouvelle rapportait vendredi 26 avril que des chercheurs de l’université Harvard ont adopté une approche bien différente de celle de Wang et ses collègues en construisant «une peau électronique en utilisant des capteurs disponibles sur le marché, et un procédé de fabrication relativement simple».