Des chercheurs américains ont identifié une molécule qui permet d'inverser des symptômes de la trisomie 21 chez des souris traitées à la naissance. Leurs travaux sont publiés mercredi 4 septembre dans la revue Science Transnational Medicine et pourraient ouvrir la voie à des traitements pour les humains.

Une simple dose de cette substance a permis au cervelet de ces rongeurs de se développer normalement et de doper leur capacité de mémorisation et d'apprentissage, expliquent ces scientifiques de la faculté de médecine Johns Hopkins et des Instituts nationaux de la santé (NIH). "La plupart des personnes trisomiques ont un cervelet qui ne fait que 60% de la taille normale", précise le Dr Roger Reeves, professeur à l'Institut de médecine génétique de l'Université Johns Hopkins à Baltimore (Maryland, est), l'un des principaux auteurs de cette étude.

Pas de "médicament magique"

Le chercheur met toutefois en garde contre l'utilisation de cette substance chez les humains atteints de trisomie 21 car sa sûreté n'a pas encore été prouvée. Il souligne également les risques de cancer présentés par le fait d'altérer un mécanisme biologique important du cerveau qui pourrait déclencher une croissance excessive des cellules.

En outre, même si l'on parvient à développer des traitements cliniques similaires, ils ne permettront pas pour autant de "guérir" les effets néfastes de la trisomie sur la mémoire, préviennent ces chercheurs. "La trisomie 21 est un syndrome très complexe et personne ne pense qu'il existe un médicament magique pour recouvrer une intelligence normale", explique le Dr Reeves, selon qui "de multiples approches seront nécessaires".