Source: BE Canada numéro 425 (16/09/2013) - Ambassade de France au Canada / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /73953.htm

Un nouveau moyen de communication permettant aux bactéries telles que Burkholderia cenocepacia (B. cenocepacia) de résister aux antibiotiques a été découvert. B. cenocepacia est une bactérie environnementale provoquant des infections ravageuses chez les patients atteints de mucoviscidose ou possédant un système immunitaire affaibli.

Le Dr. Miguel Valvano, professeur adjoint à l'école de médecine et d'odontologie de l'université Western (Schulich School of Medicine & Dentistry) et son doctorant Omar El-Halfawy ont montré que les bactéries les plus résistantes aux antibiotiques produisent et partagent des petites molécules les bactéries moins résistantes au sein de la population, qui rendent ces dernières moins sensibles aux antibiotiques. Ces petites molécules, dérivées des acides-aminés (les constituants des protéines) protègent non seulement les B. cenocepacia les plus sensibles, mais également d'autres bactéries incluant des pathogènes incluant Pseudomonas aeruginosa et E. coli.

Dr. Miguel Valvano: "Ces résultats révèlent un nouveau mécanisme de résistance antimicrobienne impliquant la communication chimique entre les bactéries au travers de petites molécules protégeant des effets des antibiotiques. Ceci ouvre la voie au développement de nouveaux médicaments bloquant les effets de ces molécules, réduisant le poids de la résistance antimicrobienne."

Omar El-Halfawy: "Ces molécules peuvent être utilisées et produites par pratiquement toutes les bactéries, avec seulement quelques exceptions. Elles peuvent être considérées comme un langage universel qui pourrait être compris par la plupart des bactéries. L'autre méthode utilisée par Burkholderia pour communiquer son haut niveau de résistance consiste en un partage de petites protéines qui se lient aux antibiotiques létaux, réduisant ainsi leur efficacité. La prochaine étape est de trouver des moyens pour inhiber ce phénomène.

Ces travaux publiés dans PLOS ONE ont été effectués à l'université Western avec des financements de Fibrose Kystique Canada et une bourse d'intégration professionnelle Marie Curie.