C'est ce que révèle une longue étude menée par des chercheurs de plusieurs universités européennes et chiliennes.

La chose a de quoi surprendre, mais c'est scientifiquement prouvé. Loin d'être associées à un plus grand bien-être, les croyances religieuses et spirituelles favoriseraient la dépression. Cette découverte, qui va à l'encontre du lien généralement admis entre vie spirituelle et épanouissement, est le résultat d'une étude menée un an durant auprès de 8 000 personnes à travers sept pays, révèle le Huffington Post.

La religion, et davantage encore la spiritualité sans lien avec une religion formelle, se révèlent impuissantes à aider qui que ce soit à se sortir d'un moment de déprime. Pire, elles pourraient même constituer des facteurs aggravants, selon l'étude. Une thèse qui se vérifie particulièrement en Grande-Bretagne, où les chercheurs dirigés par Michael King, de l'University College de Londres, ont remarqué que les participants présentés comme "spirituels" avaient trois fois plus de chances de connaître une phase de dépression que ceux issus d'un groupe plus "séculaire".

L'étude, menée par des chercheurs de plusieurs universités européennes et chiliennes sous la direction de Michael King, de l'University College de Londres, s'intitule "Croyances spirituelles et religieuses en tant que facteurs déterminants pour l'apparition de dépressions majeures : une étude prospective internationale". Elle vient d'être publiée dans l'une des revues universitaires de psychiatrie les plus respectées, Psychological Medicine.

Des résultats constants dans les sept pays concernés

Ces révélations sont d'autant plus inattendues qu'elles vont à l'encontre de précédentes recherches menées dans ce domaine, qui avaient conclu que les personnes croyantes présentaient un mode de vie plus sain se répercutant sur leur santé mentale. Cela s'explique notamment par le fait qu'elles sont moins enclines à consommer de la drogue ou de l'alcool de manière immodérée.

Même si les résultats de l'étude, menée par des cabinets situés au Royaume-Uni, en Espagne, en Slovénie, en Estonie, aux Pays-Bas, au Portugal et au Chili, varient suivant les pays, ils établissent que, quelle que soit la région du monde concernée, plus la croyance religieuse ou spirituelle était forte au début de l'étude, plus le danger d'une dépression était prégnant.

Et en aucun cas la preuve n'a pu être apportée que religion ou spiritualité constituaient des remparts permettant de faire face à des événements douloureux, selon ces chercheurs. Ils restent toutefois prudents, assurant que le nombre d'études contrastées sur la question ne permet pas d'arriver à une conclusion définitive. Si ce n'est celle que le lien entre religion ou spiritualité et bien-être psychologique serait très faible, voire inexistant.